Adol Christin refait encore parler de lui ! Après un neuvième opus dans la ville-prison de Balduq (dont vous pouvez retrouver la critique ici), Nis a cru bon (et a bien fait) de réinviter le huitième épisode sur les plateformes actuelles. Un naufrage qui tourne mal, du hard-rock, une intrigue bien ficelé et de la survie sur une île déserte : voilà ce qui vous attend dans Ys VIII : Lacrimosa of Dana.


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 5 offerte par l’éditeur !


Scénario

Vous m’avez dit de dire Lombardie…

Si vous ne connaissez pas la licence Ys, sachez qu’elle ne date pas d’hier, puisque celle-ci trouve ses origines en 1987, mettant en scène son héros emblématique Adol Christin (ou Adol le Rouge). Depuis le tout premier épisode, nous suivons les péripéties de ce jeune aventurier qui parcours les terres (et les mers) de son univers et qui fait halte à chaque opus dans un endroit particulier.

Ys était déjà peu connu (sauf des fans de la première heure évidemment), et le studio était désireux de propulser la série plus en avant en occident. Problème, avec des aventures et des personnages déjà bien établis, il fallait trouver une idée pour ne pas noyer les nouveaux joueurs sous un flot d’informations ni leur donner l’impression d’arriver en terrain inhospitalier pour la compréhension de l’univers.

Avec ce huitième épisode, il fut donc décidé un compromis entre les vétérans et les néophytes. Notre héros (en compagnie de Dogi, son ami de toujours) se retrouve sur le navire Lombardie qui vogue vers un autre continent. Vous vous en doutez, le voyage ne se passera pas comme prévu. En effet, aux abords de l’île maudite de Seiren, une île légendaire d’où la légende raconte que personnage n’en est jamais revenu, un drame survient.

Une créature titanesque endommage gravement la navire, et l’équipage tout entier s’échoue alors sur l’île. Cette nouvelle île, déserte, où semble-t-il n’y avoir aucune âme qui vive, sera le point de départ de toute l’aventure. Votre objectif sera donc de retrouver tout l’équipage, de construire un camp de naufragés et de tenter de trouver un moyen de quitter l’île avec le peu de moyens que vous avez à disposition.

Le scénario oscille en réalité entre le prévisible et l’excellent. Si certains codes sont visibles à des kilomètres, d’autres twists (notamment sur la deuxième partie de l’île) sont vraiment bons et donnent envie d’en voir toujours plus. L’écriture est vraiment au rendez-vous, et cette nouvelle aventure d’Adol permet de présenter correctement l’univers de la série aux nouveaux venus en disséminant de petites infos sur le monde extérieur. C’est subtil et bien fait.

On notera que la traduction française commet parfois quelques petites erreurs d’orthographes, mais rien de bien méchant. Globalement, les personnages sont bien écrits, on adore en savoir plus sur leur passif, et cette ambiance de coopération entre naufragés désespérés est touchante.

Mécaniques

T’as pas une carte ?

Ys VIII, dans la droite lignée de son héritage, est un jeu d’action aventure. Cela signifie que les combats sont clairement au cœur du système de jeu et que vous battre sera l’aspect principal de votre temps de jeu. Vous imaginez donc bien qu’il faut un système un peu béton, car sinon, vous allez vite vous ennuyer.

Vous pouvez souffler, le jeu propose bel et bien un système complet et solide, qui repose sur le fait de comboter plusieurs techniques dans le but d’infliger aux monstres un maximum de dégâts. D’ailleurs, tout est fait pour récompenser votre persévérance dans les joutes.

Ainsi, une technique gagne en niveau au fur et à mesure que vous l’utilisez, et de nouvelles sont découvertes tout au long des combats que vous menez. À cela, il faut rajouter le fait qu’il est possible de changer de personnages à la volée, car certains de vos compagnons d’aventure feront plus de dégâts sur certains types d’ennemis (perforants, contondants, de taille, etc.).

Il faut donc trouver, pour chaque héros, une chaîne de combo qui fait bien le job et ne pas hésiter à switcher entre eux pour maximiser les dégâts, notamment contre les boss. Il faudra également veiller à choisir judicieusement votre équipement, vos accessoires et les reliques que vous trouverez pour ne pas subir une défaite cuisante, surtout en mode difficile.

L’autre pan du jeu est consacré à l’exploration de l’île et à la construction du camp des naufragés. Par « construction », n’allez pas non plus vous faire des idées : nous ne sommes pas dans Ni No Kuni II ici. La construction se veut basique, et se fait surtout lorsque vous trouvez de nouveaux naufragés qui viennent apporter leur expertises au sein du camp.

Pour le reste, il faudra réaliser des quêtes pour eux afin d’améliorer leurs services. Ainsi, la forgeronne deviendra plus efficace, le médecin vous fera plus de potions, etc. Vous comprenez le principe je pense.

Le pôle exploration vous demande de trouver tous les coffres de l’île et de dévoiler la map de celle-ci entièrement. Là encore, les fanas perfectionnistes seront comblés, puisque au plus vous dévoilez la carte des zones que vous visitez, au plus vous pourrez des récompenses de la part du capitaine, et croyez-moi, il s’agit ici de vraies récompenses. Outre cela, il faudra aussi veiller à la défense du camp, qui se fera régulièrement attaquer par des monstres lors de batailles par vagues où vous devrez tenter d’avoir le meilleur score pour obtenir de meilleurs objets.

En somme, la progression se fait en mixant les phases d’explorations et de combats. Cela semble peu, mais en réalité, le titre le fait incroyablement bien et alterne correctement le contenu qu’il propose. Nous ne sommes jamais gavé, ni lassé, et le tout est suffisamment bien coordonné pour nous faire passer un bon moment à chaque session de jeu.

Direction Artistique

Cela n’aura probablement pas échappé à vos yeux, mais on peut bien voir que Ys VIII reste un peu daté techniquement. Cela tient en partie au fait que cette saga (comme les Legend of Heroes) est une saga « fleuve », à savoir que les moteurs graphiques qui entourent ce type de jeu n’évolue que peu, car c’est avant tout un arc scénaristique que l’on vient chercher ici.

De plus, il y a « technique » et « technique ». Comprenez par là qu’il est vraiment confortable de parcourir l’île de Seiren dans les conditions d’une Playstation 5. Le jeu est d’une fluidité redoutable et les temps de chargements ont tout simplement disparus. Et même si l’on sent bien qu’il s’agit d’un portage un brin daté, la direction artistique est d’une beauté fatale et on a toujours plus envie de découvrir les secrets de l’île. C’est beau, propre, et l’invitation au voyage est bel et bien là.

Et que dire de la bande-son ? Si vous êtes du genre à vous trémousser dès les premières notes d’un combat, alors vous serez servi. Fin mélange entre du hard-rock palpitant, des jeux de cordes dynamiques et des thèmes forts, toute l’OST du titre est goldée et donne envie de partir toujours plus à la castagne.

Conclusion

Ys VIII : Lacrimosa of Dana reste toujours à mes yeux un titre excellent qui se veut être une très bonne introduction pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas la licence. C’est simple, j’ai découvert Ys avec ce huitième épisode sur Nintendo Switch à l’époque, et le refaire sur Playstation 5 me conforte dans l’idée qu’il reste pour le moment mon épisode préféré sur les quelques-uns que j’ai pu faire entre temps. L’écriture offre une narration bien construite et de qualité, et le système de jeu, dynamique et permissif donne ce pep’s que j’adore dans la série. Bref, si vous ne connaissez pas, vous pouvez vous ruez dessus, et si vous connaissez et que l’île de Seiren vous manque, vous pouvez tenter de le refaire avec le confort de la génération actuelle.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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