Connaissez-vous le jeu de rôle papier, généralement désigné par le sigle JdR ? Peut-être en avez-vous entendu parler par le biais d’une connaissance, d’une vidéo ou série. En effet, ce type de jeu, très populaire depuis les années 60, semble revenir en force et se fortifie d’une nouvelle popularité. L’occasion pour moi de faire un point sur cette activité atypique et de vous faire découvrir cet univers passionnant.


Disclaimer :
Avant toute chose, je tiens à préciser que, moi-même, ne suis pas ce que l’on peut appeler un « expert » en JdR. J’ai découvert cela il y a trois ans environ et suis tombé sous le charme de ce style de jeu. En ce sens, ma parole n’est pas absolue et d’autres personnes pourront vous en parler mieux que moi.

Mon objectif ici est de parler de JdR aux néophytes et de partager cette passion. N’hésitez pas à vous manifester si vous-même avez de précieux conseils à apporter à cet article.


Le JdR : Qu’est-ce que c’est ?

Commençons par le commencement : qu’est-ce que le JdR ? Sous cette question en apparence simple se cacher des subtilités plutôt variées. Le plus facile reste d’imaginer que cela consiste à se réunir entre amis afin de pratiquer l’art du théâtre. Pour faire une partie, il faut deux éléments cruciaux :

  • Le Maître du Donjon (ou MD), appelé aussi Maître du Jeu (ou MJ)
  • Des joueurs

Vous l’avez compris, pour lancer une partie, il faut donc au moins être 2 (1 MJ + 1 joueur). S’il est possible de faire des sessions tout à fait correctes dans cette configuration, vous comprendrez que c’est bien plus amusant à plusieurs. Pour le reste, vous n’avez besoin que d’un crayon à papier et d’une feuille (en vrai c’est un poil plus complexe, mais l’essentiel est là). Si vous débutez, je vous conseillerais deux choses.

Premièrement, si vous pensez ne pas être à la hauteur en tant que MJ et que cela vous met une pression : commencez en tant que joueur. Cela est bien plus abordable et bien plus convivial. Deuxièmement, si vous voulez tout de même débuter en tant que MJ, commencez avec un petit groupe de joueur (2 pour commencer, c’est pas mal).

Le MJ a un rôle primordial. C’est lui qui invente une histoire, un scénario, afin de le conter à ses joueurs. Ceux-ci prennent donc des décisions et réalisent des actions dans l’univers du MJ. Les joueurs et le MJ ont une relation d’interdépendance. Le MJ doit faire en sorte de rendre accessible ses péripéties et de « cadrer » les joueurs sans qu’ils ne le ressentent, et ces derniers doivent interpréter au mieux les personnages qu’ils ont choisi d’incarner.

Choix et conséquences !

Afin d’évoluer dans l’histoire du MJ, les joueurs prennent des décisions. Les JdR sont tous différents, mais s’il y a une chose qui les relient, c’est que ces actions se déterminent par un ou plusieurs lancers de dés.

Des dés, il y en a de plusieurs sortes et de plusieurs utilités. Certains ont 20 faces, d’autres 6 faces et d’autres encore seulement 4. Il est de coutume de nommer ces dés de la lettre « D » suivi du nombre de faces. Par exemple, « Je lance un D20 » signifie que je vais lancer le dé qui possède 20 faces. Simple !

Vous vous demanderez peut-être : puis-je vraiment tout faire comme action ? Si je veux me présenter devant le Roi et lui faire un doigt d’honneur, je peux ? Eh bien… Oui, techniquement, vous pouvez. Il est possible de faire tout et n’importe quoi dans un JdR. Toutefois, le contexte dans lequel vous vous trouvez sera en prendre en compte. Le MJ peut vous rendre la vie plus ou moins dure selon, justement, le contexte.

Toujours dans l’exemple du doigt d’honneur au Roi, si le MJ vous a précisé que la salle du trône est remplie de gardes, il vous sera bien plus difficile de réaliser votre action, puisque ceux-ci auront tôt fait de vous plaquer au sol avant que vous n’y arriviez. Mais comme vos actions sont déterminées par les dés, cela implique que vous avez tout de même une chance d’y parvenir. Dans ce cas-là, il faudra prendre en compte que votre acte aura une conséquence. Peut-être que le Roi décidera de vous mettre au cachot ou de vous exécuter… Qui sait ? (Le MJ, lui, sait !).

De fait, chaque acte doit être réfléchi pour ne pas nuire à votre groupe et, surtout, à votre personnage. Pour terminer avec l’exemple du doigt d’honneur, si vous avez décidé de jouer un personnage timide qui met la politesse au plus haut plan, il n’y aura aucune justification pour que vous souhaitiez faire un geste obscène au Roi. Dans ce cas-là, il y deux écoles.

Il y a les MJ qui vous recadre directement, ou les MJ qui attendent jusqu’à la fin de l’histoire et qui vous infligent un malus parce que vous n’avez pas respecté votre personnage. Ne pas jouer correctement son personnage, ce n’est pas grave, il faut comprendre que le JdR est avant tout un moment de détente et de partage. La culpabilité, la pression, le stress et la moquerie n’ont pas leur place autour d’une table de jeu. De plus, c’est dans les attributions premières du MJ d’accompagner ses joueurs et de les faire évoluer au travers d’une aventure palpitante.

Les sessions de JdR sont par nature assez longues. Comme chaque choix doit être plus ou moins pesé, cela prend du temps. Toutefois, contrairement à ce que cela pourrait faire penser, l’un des plaisirs de jeu est de découvrir ou redécouvrir les joies des moments simples. Vous trouverez certains combats épiques mous alors que vous trouveriez palpitant de discuter avec le nain de la taverne d’à côté.

Que vient-on y chercher ?

De manière générale, lorsque l’on consomme un produit culturel, c’est pour venir y chercher quelque chose en particulier. Une historie intéressante ? Une musique entêtante ? Un sens de la prose travaillé ? Chacun sait ce qu’il aime.

En ce qui concerne le JdR, on vient rechercher un frisson particulier. Entendons-nous bien, il y a regarder des gens jouer et jouer soi-même. Les sensations ne sont clairement pas les mêmes. Une session de jeu, c’est la promesse de se libérer des contraintes de la vie quotidienne pour endosser un rôle différent. Dans une partie, on peut devenir n’importe qui. C’est se réunir au sein d’un groupe bienveillant pour, le temps de quelques heures, théâtraliser des aventures.

Quelque part, ces sessions servent aussi à s’enrichir humainement. En effet, combien de personnes ont travaillés leur faculté à prendre la parole devant un groupe en jouant à un JdR ? Combien ont réussis à améliorer leur sens de l’écriture ou de la mise en scène ? Combien, enfin, aiment jouer et explorer des thématiques philosophiques diverses ? Il est possible de faire beaucoup de chose et, à terme, je vous assure que l’on s’accroche sincèrement aux différents personnages que l’on imagine.

Le fait de se positionner en tant que MJ ou en tant que joueur n’a donc pas la même signification. Je détaillerai cela dans de futurs articles ou je compte également donner de petits conseils (à mon humble niveau), pour préparer ses parties, créer des donjons ou dessiner vous-même vos cartes du monde. J’espère en tout cas que cette brève présentation du JdR aura attisé votre curiosité et, pourquoi pas, vous aura donné l’envie de vous essayer à ce genre fascinant.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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