Halloween approche, et avec cette fête emblématique, les désirs de frissons. Avec ce troisième épisode de la licence, Yomawari : Lost in the Dark nous propose de l’épouvante sur fond de malédiction. Ne vous laissez pas attendrir par l’aspect mignon et chibi de la direction artistique, car le titre cache plusieurs atouts dans sa manche pour faire frémir les inattentifs. Pari réussi ?


Cette critique a été réalisée à par d’une version Playstation 4 offerte par l’éditeur !


Scénario

Esprits, êtes-vous là ? (oui)

Yomawari : Lost in the Dark nous place dans la peau de Yuzu, une petite fille qui, malheureusement, subit un lourd harcèlement scolaire. À un point tel qu’un soir, celle-ci commet l’irréparable. Pourtant, elle va réveiller dans un endroit étrange, sans aucuns souvenirs des événements passés.

Très vite, en cherchant un chemin pour sortir de cet endroit, elle va faire la rencontre d’une étrange personne, qui semble en savoir beaucoup plus que ce qu’elle ne veut bien en dire. Elle annonce à notre héroïne que celle-ci souffre d’une affreuse malédiction, et qu’il faut impérativement qu’elle retrouve les morceaux de sa mémoire éparpillés dans la ville avant l’aube.

Le scénario du titre (un peu comme ses prédécesseurs), est plutôt cryptique est se veut juste être un prétexte pour partir explorer la ville. Il n’y a donc rien de bien folichon en soi, mais vous allez-vous rendre compte très vite que ce n’est pas là l’intérêt du titre, mais bel et bien son axe exploration (puisqu’il ne soit pas parfait non plus).

Toutefois, on se prend vite d’affection pour Yuzu, notamment lorsque l’on assiste, impuissant, à son harcèlement. Le titre joue avec ce décalage enfant/horreur et le fait plutôt bien, ce qui met très vite mal à l’aise, surtout devant les esprits qu’il faut fuir systématiquement.

Enfin, précisons que le texte du jeu est entièrement en anglais. Navré pour celles et ceux qui auraient des difficultés avec la langue de Britney Spears.

Mécaniques

Les enfants ferment les yeux !

J’évoquais un peu plus haut le sentiment d’impuissance lorsque l’on observe Yuzu. Et pour cause, le titre tente de nous faire ressentir en permanence cette notion d’impuissance. Celle-ci est également un trait commun que le joueur partage avec Yuzu, puisque je précise qu’il ne s’agit pas ici d’un jeu d’action, mais d’énigmes et de fuite. On se retrouve donc, à l’image de notre avatar, seul et sous tension constante, forcé de décamper lorsque nous sommes pourchassés.

Outre la fuite, la seule autre option qui s’offre à nous est de « fermer les yeux », grâce aux gâchettes. Ce faisant, l’écran s’assombrit fortement, au point de ne plus pouvoir voir correctement d’où peut surgir notre assaillant ni à quelle distance il se trouve. Pour cela, il faudra écouter les battements de cœur de Yuzu, qui s’affolent lorsqu’un esprit se trouve non loin.

On se retrouve donc à errer pour ne pas tomber dans les griffes des monstres et ainsi mourir. Car oui, mourir va vous arriver souvent, faute d’avoir correctement appréhender le pattern de l’esprit en question. C’est d’ailleurs ici que se trouve un premier point noir du jeu : ce déséquilibre de la balance peur/fuite.

En effet, fréquemment, le jeu parvient à jouer correctement avec les jumpscares, les moments gênants et effrayants. Mais d’autres fois, le jeu cherche à nous punir sévèrement d’avoir simplement emprunté la mauvaise route (en nous faisant mourir, donc). Alors que, justement, il devrait plutôt nous faire monter la pression dans une séquence de fuite.

Ces moments peuvent donner la sensation de se trouver sur un Die’n’Retry plus que sur un jeu d’épouvante. Certes, ce n’est pas systématique, je vous rassure, mais tout de même, cela m’est arrivé assez souvent pour que ça me saute aux yeux.

Pour le reste, les énigmes sont assez bien réfléchies, et le jeu se pare d’une ambiance qui fonctionne très bien. Assez en tout cas pour réussir à coller les miquettes avec des graphismes plutôt enfantins. Mais soyons honnêtes sur le niveau d’horreur du jeu. Si vous êtes un grand malade qui regardez les « Saw » devant votre bol de céréales, alors vous trouverez très probablement Yomawari assez fade et pas effrayant pour un sou.

Direction Artistique

La direction artistique est, pour moi, un point fort du titre. Comme je le disais plus avant, ne vous fiez pas à cet aspect enfantin qui aura tôt fait de vous calmer lorsque vous commencerez à explorer la ville. Le jeu a également l’intelligence de proposer de la discrétion (avec peu voire pas de musiques) ainsi qu’un sound-design de qualité.

Ainsi, votre exploration sera surtout rythmée par des cris lointains, des respirations étranges et des battements de cœur perturbants. C’est dérangeant, c’est flippant ET en même temps curieux : on a envie d’y aller.

Conclusion

Yomawari : Lost in the Dark est dans la droite continuité de ses prédécesseurs, peut-être même un peu trop. En tout cas, les habitués ne seront pas trop dépaysés. Les nouveaux venus, en revanche, tomberont volontiers dans le piège « chibi/épouvante » qui déroute au début. C’est noir, c’est flippant, c’est dérangeant… Yomawari, s’il reste plutôt convenu dans sa proposition avec des mécaniques simples, propose quand même son lot de sursauts et d’énigmes plus ou moins biens ficelées. C’est à n’en pas douter une expérience à faire pour celles et ceux qui rechercheraient quelque chose d’un peu « hors des clous » en cette saison de frisson.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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