Il faut bien avouer que les tentatives récentes en jeu vidéo de notre hérisson bleu préféré n’ont pas toujours eu de quoi ravir les foules. C’est pour cela que lorsque la Sonic Team rempile pour un nouvel opus, proposant une formule à cheval entre un monde ouvert et des niveaux plutôt « classiques », on est en droit d’être très curieux. Ayant bénéficié d’une mauvaise presse avant même sa sortie, il faut le dire : malgré des faiblesses, Sonic Frontiers est quand même loin d’être le naufrage annoncé !


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 5 offerte par l’éditeur !


Scénario

Et je cours…

Je me raccroche à la vie… Bref. Sonic Frontiers nous embarque dans un scénario basé sur les voyages dimensionnels, à base de technologie cyber-numérique-digitale et de science-fiction plutôt bonne enfant.

Lorsque le docteur Eggman (encore lui), redonne vie à une technologie ancienne dont on ne sait pas encore comment elle fonctionne, tout s’emballe et il y a choc des mondes. Sonic, Tails et Amy se retrouvent malgré eux absorbés par ce choc de dimensions et se voient séparés dès le début de l’aventure.

Nous allons donc suivre Sonic, perdu seul au sein d’un nouvel environnement tout aussi étrange qu’hostile, et notre but sera de trouver nos amis perdus et de lever le voile sur les manigances d’Eggman et sur une étrange intelligence artificielle qui nous surveille de près.

En soi, l’histoire du jeu n’a rien de bien révolutionnaire. Les rebondissements sont prévisibles, et l’avancée dans le jeu se faisant selon une même boucle bien trop répétitive ne parvient pas à faire décoller l’intrigue. La plupart du temps, il s’agit de progresser, de cinématiques en cinématiques, ce qui rend l’explication du lore assez cryptique, mais pas dans le bon sens du terme. Inutilement cryptique, pour le coup.

A cela, il faut rajouter les prestations de doublages, qui semblent plutôt déconnectés de l’histoire du jeu. Si je devais émettre une hypothèse, je dirais que les comédiens ont dû procéder au doublage du jeu sans avoir les scènes sous les yeux. Car en l’état, les dialogues donnent une sensation un peu plate, au lieu de donner un vrai caractères aux héros.

En somme, ce n’est pas vraiment pour l’histoire qu’il faudra craquer pour Sonic Frontiers, mais plutôt pour la proposition d’un « monde ouvert » (notez les guillemets) dans l’univers du petit hérisson bleu.

Mécaniques

Une attention permanente !

D’une façon globale, nous devons parler du découpage du jeu pour comprendre comment est conçu l’univers de Sonic Frontiers.

Sonic débute donc son aventure sur la première île du jeu qui en compte cinq. Il ne s’agit donc pas « réellement » d’un monde ouvert, mais plutôt de cinq grandes zones dans lesquelles vous pourrez évoluer et déchaîner la vitesse de notre petit héros.

Dans chaque zone se trouve un ami à libérer. A chaque fois, la méthodo est la même. Il faut récolter des récompenses en quantités suffisantes pour débloquer une discussion avec ledit ami. Ces récompenses sont obtenables en réalisant les diverses énigmes/parcours/plateforme qui s’apparentent quand même plus à des mini-jeux expéditifs.

Ces mini-jeux prennent la forme de plateforme ou de rails de slide qui peuvent se trouver sur terre ou dans les airs. D’ailleurs, il y a une certaine forme de cassure entre les décors qui prennent une direction plutôt réaliste, et ces architectures étranges qui sont parfois cohérentes, parfois totalement incohérentes. Cela peut faire un petit choc, tant il y a une sensation que ces plateformes ont été posées « là », comme ça, dans le vide.

Une fois la discussion avec notre fameux ami passé, il va falloir se battre contre des ennemis spéciaux. Il y en a essentiellement trois types. Les « petits » qui peuvent être une ressources de points d’expériences ou de ring, les « médium » qui s’apparentent à des mini-boss, et enfin, les boss.

Les mini-boss vous lâchent des objets spéciaux (des anneaux particuliers), qui permettent d’ouvrir des niveau du « monde numérique ». Sur chaque île se trouvent plusieurs stèles, et les déverrouiller avec les anneaux permet de faire un niveau inspiré des vieux jeux Sonic. La caméra devient alors fixe, et il vous faut alors atteindre le bout de la zone en réalisant divers objectifs au passage.

Soi-dit en passant, ces « niveaux à l’ancienne » sont pour moi une des parties les plus réussies du jeu. Le côté arcade y est très plaisant, et le soin apportés aux sensations (plus les musiques) font que le délire « hypervitesse » prend une belle saveur.

Réussir ces zones vous débloquent des clés, et ces clés vous permettent d’ouvrir des autels qui recèlent les fameuses Chaos Emeralds. Les obtenir toutes vous permet de battre le Titan de l’île et de passer à la suivante. Un peu long, n’est-ce pas ? Il faut des anneaux, qui débloquent des clés, qui débloquent des Chaos Emeralds, qui débloquent le Boss, qui débloque la prochaine île. Comprenez-vous quand je parle de « découpage du jeu » ?

Le problème principal du titre vient de la répétition de cette boucle de gameplay un peu grossière. Courir dans les immenses zones ouvertes est un régal au début, tout comme les énigmes à résoudre. Mais au fil du temps, une certaine lassitude se fait sentir.

Un arbre de compétences est présent pour débloquer de nouveaux coups et de nouvelles actions, mais il est plutôt timide et ne parvient pas à redynamiser le tout. C’est dommage car, avec du recul, la maniabilité de Sonic est plutôt confortable et bien conçue. En revanche, il faudra vous battre avec la caméra, qui peine à suivre tout ce qui peut passer à l’écran tout en ne sachant pas si elle doit alterner entre plan 2D fixes ou caméra libre ».

Direction Artistique

La direction artistique sera l’élément clivant du titre. Le choix d’allier des décors proches du réel, avec le côté cartoon de Sonic est un peu déstabilisant (comme la première fois que l’on lance un projet Unity). Pour moi, il y a trop de décalages entre tous les éléments pour me faire sentir une cohérence globale. Du coup, j’ai eu un peu de mal à accrocher aux différentes îles.

Par contre, le vrai plaisir a été les « niveaux classiques » et, surtout, l’OST du jeu qui pour moi sont les plus gros points fort. Ca pulse, ça swingue, ça accélère sur du bon teenage-rock des années 2000… Bref, Sonic Frontiers m’a beaucoup rappelé Sonic Adventure 2, et rien que pour ça, il mérite d’être sauvé des huées.

Conclusion

Sonic Frontiers est loin d’être le naufrage annoncé. Certes loin d’être parfait, il cumule des maladresses qui sont normales et surtout acceptables lorsque l’on passe drastiquement de deux modes de conceptions aussi éloignés. On ne peut pas vraiment gueuler contre le fait que la licence n’évolue pas et ne prend pas de risques si, lorsqu’elle le fait, elle se prend encore plus de retours de bâtons. Sonic Frontiers est plaisant, et la Sonic Team tient quelque chose en tentant cette nouvelle formule. Elle a, certes, besoin d’affinage et de soin, mais il y a clairement une bonne recette à améliorer qui peut présager beaucoup de bon pour la suite. Bravo la team !

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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