Il est enfin là ! Après le carton international de Persona 5 et de sa mouture « Royal », Atlus sent bien que l’ère Shin Megami Tensei (saga « mère » de Persona) laisse doucement sa place à ce qui était auparavant un spin-off. En décidant de faire un remake de ce troisième épisode, Atlus signe un grand coup, et montre ce qu’il est légitime d’attendre d’un remake en 2024.


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 5 offerte par l’éditeur !


Scénario

Memento Mori…

Si vous découvrez la licence Persona, vous devez avant tout savoir que les scénarii sont axés sur la philosophie. D’ailleurs, les symboles relatifs aux différents concepts philosophiques sont légions dans ces jeux. En effet, le joueur est invité à se battre en utilisant des « Personae » qui sont la représentation des esprits des personnages.

Plus encore, ces Persona sont avant tout tirés d’une multitude de croyances que l’on peut trouver sur terre (animisme, christianisme, shintoïste, hindouiste, etc.). Il est donc important de savoir où vous mettez les pieds : vous vivez ici une aventure alternant entre fiction et métaphores philosophiques.

L’histoire de « Persona 3 Reload » est profonde et complexe, plongeant les joueurs dans un univers où le surnaturel se mêle au quotidien. Vous incarnez, comme de coutume, un lycéen transféré dans un nouveau lycée et qui découvre rapidement qu’il possède le pouvoir de manier des « Persona » – des manifestations de son esprit intérieur. Mais ce pouvoir n’est pas sans conséquences, car il est lié à un mystérieux phénomène appelé « l’Heure Sombre », une période nocturne où des créatures sinistres, les « Ombres », rôdent dans le monde réel.

Pour contrer cette menace, le protagoniste rejoint le groupe spécialisé « SEES », composé d’autres étudiants capables d’invoquer des Personas. Ensemble, ils doivent explorer une étrange tour, le Tartare, qui semble liée à l’apparition de l’heure sombre et des Ombres qui étendent de plus en plus leurs emprises sur le monde réel.

Le grand sujet philosophique de ce troisième opus est la mort. Sujet sensible donc, puisque certaines thématiques se réfèrent beaucoup au suicide, à la perte de proches et à d’autres situations tragiques. Le jeu affiche clairement un disclaimer à ce sujet dès le lancement.

SI vous aimez les RPG « traditionnels », alors la progression du scénario devrait vous ramener directement dans les années 2000 à la sortie de l’épisode d’origine. Le sujet surprend un peu moins de nos jours car les ficelles sont assez grosses pour être devinées, mais cela n’enlève en rien la qualité de l’écriture, toujours aussi poignante, et les différents rebondissements qui parviennent encore aujourd’hui à nous tenir aux tripes.

Mécaniques

Au jour, le jour…

Ce qui plaît généralement dans les Persona, c’est une fusion habile de gameplay et de narration. Le jeu alterne entre la gestion du quotidien du protagoniste – aller en classe, socialiser avec des amis, développer des liens sociaux – et des phases de combat.

Le système de combat de Persona 3 Reload est celui qui a posé en son temps les bases de ce que nous connaissons aujourd’hui. Atlus a tenté d’ajouter bon nombre de petites retouches apparues avec l’épisode 4 et 5, ce qui n’est pas de refus, car sans cela, le titre aurait paru un peu vide en comparaison.

Le principe est donc de jouer deux types de gameplay différents : un qui sa rapproche du light novel et qui vous demande d’interagir et de tisser des liens sociaux avec des personnages clés. Lesdits liens renforceront vos Persona, ce qui vous facilitera certaines bataille dans la deuxième partie du gameplay qui est d’explorer Tartare et d’enchaîner les combats.

Durant la première phase, vous vivrez votre vie de lycéen au jour, le jour. Vous suivez des cours, discutez avec vos amis et renforcez vos statistiques sociales. En cela, vous n’avez que deux actions par jour, il convient de choisir avec sagesse comment vous allez dépenser votre temps.

Si vous avez déjà fait le 5 auparavant, vous constaterez assez vite que ce Persona 3 Reload est quand même bien moins garni que son alter ego « Royal ». Il y a beaucoup moins de choses à faire en dehors des cours et le renforcement des liens sociaux n’a d’effet que sur la puissance des fusions que vous ferez. Il n’est donc pas question ici de modifier le gameplay par petites touches en fonction des évolutions sociales.

C’est assez dommage, car cet aspect m’a fait un peu moins m’attacher aux différents protagonistes, mais n’oublions pas que le choix a d’abord été fait ici de préserver l’ambiance originale. Il aurait donc délicat de modifier tous ces aspects sans en faire un nouveau jeu (autant attendre Persona 6).

La deuxième partie se concentre sur l’exploration de Tartare. Là-bas, les Personas peuvent en effet être invoqués pendant les combats pour utiliser une variété de compétences et de sorts, chacun ayant ses propres forces et faiblesses. La diversité des Personas disponibles encourage les joueurs à expérimenter différentes stratégies et à former des équipes adaptées à chaque situation. Les combats se déroulent au tour par tour, et le but principal est de trouver la faiblesse de vos ennemis pour les mettre en faiblesse le plus rapidement possible. Si vous y parvenez, vous pourrez alors lancer un assaut général qui fera de gros dégâts.

ici, rien de bien innovant si vous êtes habitués à la série, vous serez en terrain connu. Pour les vétérans, le système de « Baton-Pass » du 5 a été intégré et qu’une nouvelle mécanique de « Limit Break » qui se nomme « Théurgie ». C’est honnêtement bienvenue, car encore, sans cela, les combats auraient perdus en dynamisme. Toutefois, le contrecoup est que les joutes en deviennent plus simples. Je ne saurais que trop vous conseiller d’ajuster selon vos besoins la difficulté du jeu si vous recherchez un peu de challenge.

Direction Artistique

Cette partie était un des points sensibles auprès des fans : la direction artistique. Quid du doublage original, des musiques et tutti quanti ? Fort heureusement, Atlus a décidé de jouer la prudence, et même si de gros changements ont été opérés, le sel initial du jeu a bel et bien été préservé. Les doubleurs ont été rappelés (sauf en Anglais, il me semble ?!), et les musiques réinterprétées ; pour le mieux à mon sens.

Du surcroît, la réutilisation du moteur de Persona 5 fait des merveilles, et le travail abattu sur les différents artworks des personnages est tout simplement sublime. Il est clair qu’Atlus a compris qu’il valait mieux prendre son temps et fournir une œuvre de qualité que de rusher et ressortir une simple version upgradée de « FES ».

Conclusion

Persona 3 Reload est clairement à la hauteur de ce que l’on était en droit d’attendre. Un système de combat toujours efficace et agrémenté avec certaines innovations apparue dans le 5, un scénario philosophique touchant et percutant et une qualité technique générale qui fait le café et parvient à nous embarquer. Si l’on peut tout de même le trouver moins fourni que le 5ème épisode, il a néanmoins le mérite de faire découvrir cet épisode marquant à la nouvelle génération, et ce n’est pas rien. Autant le dire tout de suite, si un « Persona 4 Reload » est prévue dans cette même veine, je signe tout de suite.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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