Ah ! Les années 90 ! À n’en point douter, cette période faste qui a entraînée avec elle un âge d’or des J-RPG 16-bits fait toujours battre la chamade dans le cœur des joueurs et joueuses. À l’époque, j’étais passé à côté du phénomène ActRaiser (je n’ai eu que le II et il me faisait peur… j’avais alors 7 ou 8 ans ^^’). Ce tort a été réparé depuis, et son côté novateur pour l’époque m’a tout de suite séduit. C’est pourquoi lorsque Square Enix annonce un remake avec ActRaiser Rennaissance, la surprise est très agréable. Maintenant, manette en main, il s’avère que c’est une autre histoire. Verdict !


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 4 offerte par l’éditeur !


Scénario

Le Berger est revenu !

ActRaiser nous place dans la peau… De Dieu, ni plus ni moins (enfin, du « Seigneur de la Lumière » plutôt). La Terre est alors envahie de démons. Les humains, dans ce chaos ambiant, ont de faibles chances de survies. C’est lorsqu’un ange vient vous réveiller pour vous rappeler votre fonction que vous prenez les choses en mains personnellement. C’est décidé : vous guiderez les humains vers des terres abondantes et les protégerez contre les hordes de démons qui ne demandent que leur extinction.

Difficile de faire plus manichéen que cela, mais en réalité, ce scénario plutôt simple est un prétexte tout trouvé pour se lancer à corps perdu dans le jeu. D’ailleurs, le jeu ne se fait pas prier pour vous bazarder directement dans le feu de l’action.

Vous débutez donc sur Terre et devez dans les toutes premières minutes déjà occire du démon sans trop savoir comment évoluer. Si vous n’êtes pas attentif aux contrôles de votre avatar, il est grandement possible de mourir dès le tutoriel. Le jeu veut aller vite, et cela se sent. Cela décontenance pas mal, surtout que les tutos pour vous indiquer les premières mécaniques sont délivrés de façon très abruptes et un peu à la volée.

Fort heureusement, cette mise en bouche un peu déroutante cache en réalité une progression beaucoup plus plaisante et plus satisfaisante. Car d’un jeu d’action/plateforme en 2D assez nerveux, on passe à de la gestion de civilisation façon SimCity. Tout le sel du jeu se trouve ici en réalité, le fait de basculer en permanence entre phase d’action et phase de construction.

Mécaniques

Entre SimCity et Rygar !

Comme évoqué plus haut, le jeu se découpe principalement entre deux phases biens distinctes. D’une part, votre rôle sera d’investir des repères de démons pour en vaincre le boss et ainsi les chasser définitivement de leur antre. Par la suite, vous devrez y installer les humains et les guidant et en leur faisant construire des bâtiments qui débloqueront de nouveaux chemins et/ou qui vous octroieront des pouvoirs.

Car oui, vous êtes Dieu, je vous le rappelle. En cette qualité, vous pouvez déclencher vos pouvoirs pour aider les humains et repousser les démons. Si, au début, vous ne pouvez « que » faire tomber la foudre, vous débloquerez très vite de nouveaux talent au fur et à mesure de votre progression. Détruire des obstacles ou encore éteindre des incendies grâce à la pluie seront alors votre lot quotidien.

Votre but sera donc de jongler entre ces deux états pour essayer de vous étaler sur toute la carte du monde. Car plus vous sauverez d’humains, plus ceux-ci se mettront en croire en vous. De fait, leur foi sera plus grande et donc vos pouvoirs en seront renforcés. C’est une boucle de gameplay assez sommaire, mais qui fait le boulot. On a sans cesse envie de progresser et de voir quels nouveaux lieux nous allons débloquer.

On regrettera par contre une certaine lourdeur dans la maniabilité de notre héros durant les phases d’action. Un petit rafraîchissement n’aurait pas été de refus pour ma part, surtout lorsque l’on sort de Metroid Dread et de son gamefeel incroyable. Faire un remake peut aussi passer par une amélioration du gameplay, et je pense que conserver les lourdeurs d’origines n’est pas forcément une excellente idée. En revanche, les phases de constructions restent (encore et toujours si j’ose dire) très plaisantes à jouer.

Hormis cela, Actraiser Renaissance fait le boulot et c’est toujours un plaisir de l’arpenter. En revanche, ce qui m’a fait grincer des dents, et une fois n’est pas coutume : c’est la direction artistique. Aïe ! Aïe !

Direction Artistique

En vérité, ce n’est pas dans sa proposition et sa structure que ce remake pêche, mais plutôt dans sa réalisation. J’ai clairement senti Square Enix un brin flemmard sur cette mouture « Renaissance ». En fait, j’ai eu l’impression de jouer en permanence à un jeu mobile… Sur ma Playstation. Entendons-nous bien, je n’ai rien contre cela, mais le fait est que le jeu entier, même s’il reste de qualité, propose un enrobage et une direction artistique qui sent le manque de moyens.

Et c’est vraiment dommage, car j’ai encore cette impression que Square Enix, depuis quelques temps, délaisse ces remasters/remakes pour faire du « jeu facile » et surtout facilement exportable « mobile-console ». C’était déjà le cas avec la redite de Secret of Mana. Dans ce cas, pourquoi ne pas conserver du pixel-art de qualité plutôt que de proposer de la 3D imparfaite ?

L’OST du titre, a contrario reste toujours aussi belle et propose également de réécouter l’originale, fonctionnalité qui n’est jamais à bouder selon moi.

Conclusion

Je suis assez mitigé, pour tout vous dire… D’un côté, les mécaniques fidèles à ActRaiser sont bien là ! C’est toujours plaisants de bouter du démon pour ensuite s’établir et voir sa civilisation croître et devenir de plus en plus avancée. D’un autre côté, Square donne toujours cette impression de donner le minimum syndical sur ce type de projet remake/remaster. C’est fort dommage, car ActRaiser possède assez d’atouts pour ne pas les sublimer davantage. Passons… Toujours est-il que malgré une direction artistique qui m’a un peu rebuté sur cette version, il faut se rendre à l’évidence, le titre conserve ses qualités et vous proposera une expérience fraîche et accrocheuse pour peu que le côté « cheap » du soft ne vous repousse pas. Donc bien joué Square, mais quand même, ils serait temps de faire un plus grand effort sur vos remasters.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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