Le Nouveau Monde n’attend pas ! Lorsque l’on est mandaté par le Roi Lapinot himself, on répond à l’appel et on va planter ses carottes pour conquérir des terres. Bunny Kingdom, c’est un jeu qui n’en donne pas l’air, mais qui cache d’excellentes ficelles de jeu dans ses manches. Ces lapins-là ne sont pas crétins (et heureusement), mais ils savent comment coloniser un continent !


Cette critique a été réalisée à partir d’un exemplaire offert par IELLO Games !

Âge : 14 ans et + – Durée de jeu : ~40 min. – Joueurs : 2 à 4 joueurs


À l’aventure, compagnons…

Je suis parti vers l’horizon (big up si vous avez la réf). Bunny Kingdom se conçoit essentiellement comme un jeu de cartes, avec des mécaniques de placement de pions sur un plateau. Plateau qui, d’ailleurs, représente le fameux « nouveau monde » que vous devez conquérir.

L’objectif final est de collecter des carottes d’or tout au long des quatre manches qui composent le jeu. C’est celles-ci qui font office des traditionnels points de victoire. Et pour en obtenir, il va falloir effectuer plusieurs actions, notamment explorer et construire sur des territoires spécifiques.

Car chaque case du plateau de jeu représente un territoire précis. Il y a les montagnes, les forêts, les mers, les champs, les plaines et les cités. Certaines cases produisent des ressources, par exemple une forêt produit du bois (logique). Mais d’autres cases, comme les plaines, vierges, ne produisent rien. Il faudra donc construire des campement dessus pour pouvoir en profiter.

Vous aurez donc besoin d’une marge de manœuvre pour pouvoir explorer et bâtir, et cette marge, ce sont les cartes. Adossée au plateau se trouve une pioche (une énorme, qui contient plus d’une centaine de cartes). Au début de chaque tour, chaque joueur va piocher un nombre défini de cartes et jouer en conséquence.

Pour commencer, il y a une carte par case du plateau, puis des cartes de constructions, de parchemins, de ravitaillement, etc. L’objectif sera donc de partir d’abord explorer avec des cartes de territoires, pour, in fine, tenter d’y construire des bâtiments si vos ressources et les conditions le permettent. À chaque case explorée, vous placez un petit lapin dessus de votre couleur, signe que la case vous appartient désormais. Attention toutefois, il est possible de vous en chasser.

Une petite particularité est qu’une fois qu’un tour de jeu est passé, vous passez le reste de votre main à votre voisin (ou à votre adversaire si vous jouez à deux). Chacun fait tourner son jeu, tout le monde joue (explore) jusqu’à épuisement des cartes de tout le monde (ou impossibilité d’aller plus avant).

Une fois le stock de tout le monde épuisé, c’est la que démarre la phase de construction. On construit ce que l’on peut, avant d’amasser tout ce précieux butin et de compter les carottes d’or que chacun a récolté. En somme, on explore, on construit, on collecte : voilà ce que représente une manche du jeu. Ce dernier en compte quatre. Bien entendu, celui ou celle qui a le plus de carottes d’or à la fin des manches remporte la partie.

Le sens du partage !

Un tour de jeu débute avec la distribution des cartes aux différents joueurs. Les règles sont un poil différentes selon que l’on joue à deux ou plus, mais elles diffèrent au début seulement. Le reste est commun peu importe le nombre de participants. Chaque joueur possède également une « mini pioche » qui signera la fin de la manche lorsqu’elle sera épuisée et que plus personne ne pourra jouer de cartes.

Une fois les cartes distribuées, on fait un choix. Ce choix consiste à choisir une carte que l’on souhaite jouer, et une autre que l’on va défausser. Une fois les joueurs tombés d’accord, on révèle ce que chacun va faire, puis on passe son « deck » à son adversaire. On pioche, et on recommence depuis le début.

Ces tours permettent de commencer à mettre des cartes de côté pour la fin, par exemple, mais surtout de placer ses lapins sur le plateau, et ainsi débuter la création de « fiefs ». Un fief, c’est lorsque vous parvenez à connecter deux cases (minimum), entre elles. Pour cela, il faut placer un lapin sur chacune des cases. Par la suite, si vous placez un troisième lapin sur une case encore adjacente, votre fief grandi d’autant (et devient donc un fief de 3 cases, et ainsi de suite).

D’où l’intérêt d’avoir de grands fiefs, qui englobent plusieurs villes, forêts, mers, et ainsi de suite. Car au final, à la fin de la manche, c’est la taille de vos fiefs qui détermineront vos scores. Cela se fera par un calcul dont les déterminants seront votre puissance et votre richesse.

Une fois que plus personne ne peut jouer, alors l’exploration s’arrête et on passe à la phase de construction. C’est là que chaque joueur bâtira ses villes, prendra possession de diverses ressources (de base ou de luxe) et tentera de faire grandir la richesse et la puissance de ses fiefs.

Une fois ceci fait, c’est la dernière phase : celle de la collecte. On fait le calcul de tout ce que vous avez fait jusqu’alors, et cela nous donne un résultat en carottes d’or que vous devez comptabiliser. Cela détermine un classement, et la manche est dite terminée.

Une partie totale comporte quatre manche, et à la fin de la toute dernière, ce sont les décomptes finaux. Perdre une manche ne veut donc rien dire en soi. Vous pouvez parfaitement vous rattraper à la manche suivante, car le côté aléatoire des cartes vient mettre un grain de sable dans la machine à chaque étape.

Le jeu se veut donc beaucoup plus stratégique qu’il n’en donne l’air. Car que cela soit avec les cartes qui peuvent retourner les scores d’une manche à l’autre, et le fait de pouvoir étaler ses fiefs, mais aussi briser ceux de vos adversaires, il y a là de quoi batailler ferme durant de longues sessions de jeu.

Conclusion

Bunny Kingdom, sous ses faux airs de légèreté, propose en fait les mécaniques solides d’un vrai jeu de stratégie. beaucoup plus complet qu’on ne pourrait le penser, il s’adapte selon les règles à deux, trois ou quatre joueurs, ce qui permet d’avoir des rejouabilités différentes et bienvenues. Une règle spéciale peut même s’adapter si vous souhaitez alterner encore un peu plus le mode de jeu. Un bon jeu de draft / placement, en somme, qui fait le boulot plus que bien et qui se savoure sans difficulté. On regrettera simplement un livret de règle un poil austère au début, qui peut plus perdre les joueurs qu’autre chose, malgré les nombreux exemples. Le mieux, pour une première partie, est de jouer directement en suivant les règles au fur et à mesure.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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