Que dire de concret ? Attendu comme le messie par bon nombre de joueurs (moi y compris), il faut bien avouer que Final Fantasy XV s’est fait attendre comme la pluie après une canicule, et pour rester dans les métaphores étranges, je vais poursuivre en affirmant qu’il a fait fondre les espoirs de beaucoup de joueurs comme une motte de beurre en plein soleil d’Août.

Préambule

Gestation difficile, changement de directeur, de projet, de console et j’en passe, il serait tout d’abord de bon ton d’annoncer que le jeu n’a pas réellement bénéficié de 10 ans de développement. Dans les faits, une ébauche a été présentée en 2006 comme étant le début de Final Fantasy versus XIII (ce qui était l’objectif initial), mais ledit jeu a été mis en pause aux abords de 2009 pour ne reprendre officiellement que fin 2012, début 2013 sur une base toute nouvelle. En cause ? Un départ absolument chaotique pour le MMORPG Final Fantasy XIV qui a nécessité toutes les équipes de Square pour le remettre à flot (ainsi FF XIV s’est vu rebaptisé : « A Realm Reborn »).

Le titre flirte souvent avec le gigantisme !

En prenant un peu de recul, je me suis aperçu que pas mal de joueurs n’avaient pas connaissance de ces petits éléments. Pensant que Final Fantasy XV était bel et bien en chantier depuis 10 ans, il s’est progressivement installé dans leur imaginaire collectif une sorte d’interprétation presque divine de ce titre qui, en réalité, a été conçu comme un jeu « classique », à savoir avec trois ans de développement, ce qui le fait rentrer dans « la normalité » pour un jeu de ce type.

« Se bercer d’illusions est le meilleur moyen d’être déçu ! »

Squall Leonhart – Final Fantasy VIII

Tiré de Squall de Final Fantasy VIII, c’est citation prend en effet tout son sens avec ce quinzième épisode. Comme cité plus haut, la légende même de Final Fantasy XV lui a porté énormément préjudice, surtout pour l’idée que les joueurs s’en faisaient. Cette même légende s’est faite entretenir par un pôle marketing voulant surfer sur cette vague et qui n’a pas hésité une seule seconde à nous montrer des images qui, pour beaucoup, ne sont même pas dans le jeu. Triste !

La faute aux développeurs ? Bien sûr que non, car derrière chaque développeur de blockbuster se cache un éditeur pour qui seul le profit compte. Il est clair que le jeu a été fini « à la va-vite » comme le témoigne la deuxième partie du jeu, très linéaire, mais également moins maîtrisée. Il est tout aussi clair que le choix de cette deuxième partie réglée comme du papier à musique n’a été prise que très tard, au moment où des grands pontes ont voulus mettre un coup de pression pour que les équipes terminent le jeu au plus vite.

Le système de combat, très dynamique, offre des moments épiques !

C’est vrai, je m’étale beaucoup sur « l’à côté » du jeu, mais c’est simplement car je trouve cela important que comprendre avec quels handicaps de départ partait le projet (et comment il a trimbalé avec lui ces mêmes handicaps tout au long de la création du jeu). Car c’est à partir de là que mon avis se recentre sur une position beaucoup plus concrète : je trouve que Final Fantasy XV s’en sort haut-la-main malgré ces difficultés flagrantes.

Il est loin d’être parfait, c’est une évidence, et heureusement pour moi, ce n’est pas un jeu parfait que je recherche, c’est un titre qui me fasse vibrer. N’en déplaise à certains, je vais lâcher tout de suite le morceau : Final Fantasy XV est dans le top 5 des meilleurs Final Fantasy jamais sortis. C’est dit !

Un renouveau qui se profile !

Vous l’avez compris en lisant la première partie, je mets beaucoup de moi dans cet article. En premier lieu, c’est parce que Final Fantasy XV m’a saisi là où je l’attendais (sur l’émotion) et là où je ne l’attendais pas (la prise de risque).

En gros résumé, le scénario nous conte les péripéties de Noctis, prince du Lucis, et de ses compères Prompto, Gladio et Ignis. Dès le commencement, le pari du cliché prend le dessus. Le rigolo, la brute, le sage et le teigneux : c’est presque le début d’une mauvaise blague. Là où le titre prend la tangente, c’est dans la manière de narrer ces différentes amitiés.

C’est un plaisir de voir leurs relations évoluer au gré de l’aventure. Parfois il y a des gueulantes, parfois des ressentiments, et d’autres fois encore des moments des légèretés, d’insouciances, de taquineries. Nous avons vraiment envie de suivre ces 4 amis sur les routes, car ils sont tous aussi attachants les uns que les autres. En cela, Final Fantasy XV fait fort : il prend le temps de poser son cadre pour embarquer le joueur. Ainsi, un simple arrêt pour pêcher, cueillir des ingrédients ou dormir à la belle étoile peut se transformer de manière totalement aléatoire en petite tranche de vie, intrigante et émouvante à la fois.

Les environnements sont sublimes et l’immersion entraînante !

Là se découvre alors un renouveau qu’il ne m’avait pas été donné de voir depuis Final Fantasy IX : la prise de risque identitaire. Là où je trouvais le X, XI, XII et XIII trop lisses, trop plats et maladroits, j’ai dégusté pleinement dans cet épisode une ambiance d’une fraîcheur sans pareille. L’univers est si pertinent, crédible et fort à la fois. Final Fantasy XV, qu’on en pense du bien ou du mal, possède une réelle aura propre qui le distingue de tous ses autres frères aînés. C’est « lui », inimité et inimitable, qui propose « son » aventure, avec « ses » qualités et « ses » travers. Il se pose, se déguste et ne se fait pas oublier si facilement. Pour vous dire, c’est le jeu de toute ma vie que j’ai platiné, tellement le jeu, et surtout le end-game est prenant.

Certes, le scénario possède des trous de la taille d’une planète, mais c’est un faux-pas pardonnable, car tout le reste nous accroche et nous challenge en permanence pour que l’on ait envie d’y retourner.

Et la prise de risque ne s’arrête pas là, puisque même son système de combat, bien qu’imparfait, apporte une fois de plus cette touche délicate, mélange de RPG et d’action qui rendent les joutes incroyablement vivantes et épiques. Rajoutez à cela une bande son absolument magistrale et des graphismes enchanteurs, poétiques, tantôt jouant avec l’intimiste, tantôt avec le gigantisme… C’est bien simple, ce jeu se situe un peu « hors du temps ». Il m’arrive encore de me relever la nuit pour y jouer, ne serait-ce que pour pêcher ou simplement me balader, et cela ne m’étais plus arrivé depuis mon Final Fantasy favori, le IX.

Oui, le titre divise, c’est un fait, et je comprend les arguments qui scindent les joueurs en deux écoles. Dans les faits, le jeu propose un contenu fourni et un post-game très bien dosé (même après avoir platiné le jeu, il me reste encore pas mal de choses à faire). Et même en ayant le niveau 99, les meilleures armes et meilleures magies, il reste encore des ennemis qui vous donneront du fil à retordre. Il est clair que des futurs DLC débarqueront sous peu pour continuer d’intégrer des boss bonus, d’autres ennemis ou, pourquoi pas, de nouveaux donjons. Je pense que les développeurs n’en ont pas fini avec cet épisode (d’ailleurs, pour la première fois, j’ai pris le season pass sur un jeu, ce qui ne m’étais encore jamais arrivé avant) !

Polémique, comme tout bon jeu qui prend des risques, Final Fantasy XV n’en demeure pas moins un des meilleurs Final Fantasy jamais développé. Riche, brillant, intime et épique à la fois, il sait jongler avec tout un tas d’émotions, et le fait à merveille. Savourant le meilleur comme le pire, il sait qui il est, et n’a pas peur de le revendiquer. Il n’est certes pas parfait, mais il propose assez de risques et d’amusement pour ne pas rester insensible. Oui, le jeu m’a fait l’effet d’une madeleine de Proust… Et m’a réconcilié avec la saga, mais également avec une part de moi-même, qui avait plutôt tendance ces dernières années à être dans une « stase » de joueur un peu bizarroïde, regardant passer les blockbusters comme des vaches de campagne les trains… Oui, Final Fantasy XV m’a redonné goût au voyage et à l’intime. Non, le Jeu Vidéo n’est pas en train de dépérir, il reste un espoir, et cet espoir est dans ce jeu !


Fiche Technique

Titre : Final Fantasy XV
Genre : Action / RPG
Date de sortie originale : 29/11/2016
Plateforme : PS4 – XOne – PC – Stadia

Editeur : Square Enix
Développeur : Square Enix
PEGI : 16 ans
Prix : 29,99€ (selon support et Édition Royale)


Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

2 Commentaires

  1. FFXV je l’ai adoré et même après avoir fini le jeu (putain cette fin… j’ai envie de pleurer !), j’ai continué d’y jouer pour finir certaines quêtes et de récolter les trophées… jusqu’à que la PS4 de mon frère déconne et il a fallait la reformater. Et comme je n’avais pas de PSN+ à ce moment, j’ai perdu ma sauvegarde. J’ai eu le seum du coup, j’ai pas pu continuer :(. Vivement que je me prenne la version Royale pour jouer avec les DLC surtout celui de Ardyn !
    FFXV a certes des défauts… beaucoup même, mais c’est le FF qui m’a fait ressentir cette magie des FF que je n’avais plus jamais ressenti depuis FFX.

    • Jibenc0 Répondre

      Aïe, quelle poisse, je te comprend tout à fait, ma PS4 m’a fait le coup une ou deux fois en 5 ans T_T. Mais en effet, la version Royale ajoute vraiment du contenu en plus et se permet même d’ajouter de légères cinématiques pour aider à la compréhension. C’est vrai que même s’il a des défauts assez grossiers, il possède quand même cette aura très particulière. Un très bon Final Fantasy malgré tout 🙂

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