[CRITIQUE] Samurai Warriors 5 – Une suite qui n’en est pas une !

[CRITIQUE] Samurai Warriors 5 – Une suite qui n’en est pas une !

Vous aimez grosses épées ? Les techniques au sabre qui font valser une dizaine d’ennemis dans les airs en un seul coup ? Surtout, vous aimez l’Histoire nippone et le folklore qui l’accompagne ? Alors vous êtes probablement au bon endroit. Koei Tecmo nous propose aujourd’hui une réécriture du tout premier opus de ce spin-off, mais en l’intitulant Samurai Warriors 5. Ne vous laissez pas prendre par le sobriquet un brin trompeur, mais qui parvient à redynamiser en douceur (mais pas toujours de façon efficace) le premier opus.


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Nintendo Switch offerte par l’éditeur !


Scénario

Moi taper, pas narrer !

Dans Samurai Warriors 5, vous commencez par suivre les aventures de Nobunaga Oda, un fier guerrier ayant réellement existé dans l’historique japonais. Le jeu utilise d’ailleurs de nombreux éléments de l’Histoire nippone, et prend bien sûr de grosses libertés pour tenter de proposer un scénario prenant et accrocheur. C’est toutefois là que le bât blesse, puisque si les efforts du studio sont louables, le fait est que le scénario du jeu sera ce que vous oublierez probablement en premier.

Non pas que l’histoire n’est pas plaisante à suivre, mais plutôt que la mise en scène et la réalisation globale est clairement en dent de scie. On enchaîne donc les dialogues, les cinématiques et autres avancées scénaristique avec tantôt de jolis twists qui donnent envie d’aller plus loin, tantôt des séquences de lourdeurs qui donnent envie de les couper pour retourner se bastonner.

Toutefois, si vous connaissez déjà la formule « Warriors » (Hyrule Warriors, Fire Emblem Warriors et, plus ancien, Dynasty Warriors), alors vous savez sans doute que dans ces jeux, c’est surtout le style, le gameplay et l’accumulation de puissance à outrance que l’on vient chercher. Il en va de même pour se reboot des temps modernes.

En effet, si l’aventure que propose le jeu, dans son sens le plus large, n’est pas le meilleur à suivre, il reste tout de même un large choix de casting (même si plus réduit que le titre original) et des sensations de combat qui rattrapent cette faiblesse scénaristique.

Mécaniques

Tempête de lames et déluge de coups !

Nous rentrons ici dans le cœur, l’essence dirais-je, de Samurai Warriors 5 : ses mécaniques ! Ici, nous sommes en terrain connu. Un coup faible, un coup fort (de distance), un coup « Ultime », des variations, des dizaines d’ennemis qui valsent dans les airs… Une chose est sûre, le jouer n’est pas ici pour faire des tartes aux fraises, mais bel et bien pour casser de l’adversaire à la chaîne.

Les connaisseurs de la formule de Koei Tecmo ne seront donc pas dépaysés et retrouveront rapidement leurs marques devant ces mécaniques de jeu. Pour les autres, ce sera peut-être l’occasion de découvrir cette recette, ou de découvrir l’univers Samurai Warriors si vous ne connaissez pas. Dans tous les cas, il faut vous attendre à de la mêlée générale, à du défouloir pas si brutal que ça, je dirais même plutôt technique par endroit, et à de l’évolution de personnage dont l’objectif sera de développer toujours plus votre puissance dévastatrice.

En cela, vous aurez accès à des arbres de compétences propres qui vous permettront d’affiner vos stratégies, vos armes et vos perspectives de jeu. Alors oui, comme souvent chez Koei Tecmo, les bonus et talents se ressemblent assez d’un héros à l’autre, mais proposent néanmoins assez de souplesse pour avoir des styles de jeux divers et variés.

Petit bémol, ceci dit, sur les montures. Certes, j’ai bien senti que ce concept était supposé varier encore plus le plaisir de jeu et apporter un vent de fraicheur en pleine bataille, mais dans les faits, cela ne fonctionne pas. Le gameplay lourdingue et peu précis de ces montures cassent un peu le rythme. J’ai largement préféré rester à pieds et utiliser mes techniques fétiches. Car pour le reste, il est vrai que le titre en met plein la vue.

Et cette question du rythme est très importante dans un Musô, cela en devient même l’essence. Ici, une fois de plus, pas de panique. Car ce n’est pas moins de 27 personnages que le jeu vous propose, avec armes, techniques et spécificités propres. En un mot comme en cent : vous aurez largement de quoi vous perdre dans les menus et développer vos héros favoris sur de nombreuses heures de jeu.

En revanche, si la campagne de Nobunaga peut se plier en une quinzaine d’heures (plus d’autres « surprises »), Samurai Warriors 5 souffre de cette répétitivité inhérente au genre. Comprenez que pour développer vos héros préférés, il faudra faire, refaire et re-refaire encore et toujours des niveaux déjà terminés. Il ne faut donc pas avoir peur du farm. Mais si cela ne vous effraie pas, sachez que le contenu du jeu est suffisamment solide (et avec quelques modes de jeu annexes pas piqués des hannetons) pour vous proposer de quoi assouvir votre faim.

Ah, et aurais-je omis de préciser que le titre est jouable à 2, que cela soit en ligne ou en co-op local ? Maintenant, vous le savez.

Direction Artistique

La direction artistique du titre est, pour moi, en demi-teinte. Le choix du Cel-shading fait très bien le boulot, et donne un cachet à l’ensemble qui lui convient parfaitement. Toutefois, on ne peut pas passer à côté d’une technique qui semble venir d’une autre génération de console. Heureusement, l’effort est fait pour enjoliver l’action et les diverses techniques qui en mettent plein la vue. Oui,les coups de lames pleuvent, les effets de lumières et autres prouesses visuelles tendent vers le grand spectacle. Bref, comme le dirait le grand philosophe Alain Chabat : ça chatoye !

La bande-son du jeu n’est pas en reste, même si j’ai trouvé la plupart des thèmes moins mémorables qu’à l’accoutumée. Mais ne boudons pas notre plaisir, une fois en pleine bataille, on s’y croit : c’est bien ça l’essentiel.

Conclusion

Samurai Warriors 5 revient donc avec une proposition solide, quoique timide. Le titre se met au goût du jour, mais donne une impression de « daté » techniquement. Le casting des personnages est hyper maîtrisé, mais quasiment divisé par deux en comparaison de l’opus original. Le contenu est plus que solide, mais ne parvient pas à rompre avec cette répétitivité propre au genre. Vous l’avez compris, le jeu possède quelques défauts. Pourtant, si ces derniers ne vous gênent pas et que vous êtes habitué à cette formule, il y a possibilité que le titre devienne vite un de vos coups de cœur. Pour ma part, j’ai aimé me replonger dans l’univers Samurai Warriors, même si j’ai trouvé dans l’ensemble le studio plus efficace sur d’autres licences plus modernes. Dans tous les cas, et si vous savez où vous mettez les pieds, vous participerez à une expérience qui vaut le coup d’y poser les mains.

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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