Poison Control – L’enfer, c’est les autres !

Poison Control – L’enfer, c’est les autres !

Le studio NIS nous revient avec un titre quelque peu « déroutant », mais avec une proposition de gameplay qui semble sortir de l’ordinaire. Et comme je ne dis jamais non à une expérience qui sorte en un peu des sentiers battus, c’est avec plaisir que je vous livre aujourd’hui mes impressions sur ce titre atypique. Errer dans les enfers, shooter du démon, évoluer et recommencer : bienvenue dans Poison Control !


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Nintendo Switch offerte par Koch Media !


Scénario

Bienvenue en enfer !

Poison Control vous place dans la peau d’un avatar que vous serez libre de créer via un éditeur plutôt basique. Vous pouvez donc contrôler un homme ou une femme. Dès le début de l’aventure, vous êtes projeté en enfer, mais pas présent celui auquel vous pensez, plutôt un enfer constitué des désirs d’autres âmes, d’illusions et autres ressentiments cyniques. Alors que vous êtes sur le point de voir votre âme engloutie par un démon, vous êtes sauvé par une étrange demoiselle qui, plus tard, s’autobaptisera « Poisonette ».

C’est cette nouvelle alliée qui fera office de tuteur tout au long du jeu et qui vous en expliquera les mécaniques. Pour ce faire, vous partagerez un seul et même corps (celui de votre avatar, donc). Poisonette, elle, se fixera sur votre bras et prendra la forme d’une arme de jet capable de blesser les ennemis. Peut-être, chemin faisant avec elle, vous parviendrez à surmonter votre amnésie et à retrouver la mémoire ?

Mais du coup, quel est donc cet enfer particulier ? Eh bien, comme cité plus haut, il se compose des sentiments enfouis d’autres personnes qui n’ont pas tout régler sur Terre. Votre rôle consistera alors à aller à leur rencontre, et vaincre leurs propres démons pour que ces âmes tourmentées retrouvent enfin la paix.

Poison Control ne cache pas son inspiration des Shôjo japonais (d’ailleurs, le titre original nippon est Shôjo Jigoku No Doku Musume, qui signifie… Bref, il y a Shôjo dedans, en somme). Le scénario se base donc sur une écriture plutôt solide, inhérent au genre, et sait se faire déguster. En même temps, le jeu se veut très généreux en dialogue, vous devez donc savoir que vous mettez les pieds dans un titre certes tourné vers l’action, mais également lorgnant du côté des jeux textuels.

D’une manière globale, les dialogues restent savoureux et incitent à vouloir aller plus loin, même j’ai pu regretté une absence de mise en scène qui n’aurait pas fait de mal à l’ensemble. Enfin, il est de bon ton de préciser que Poison Control est UNIQUEMENT en anglais, ce qui handicapent forcément tous ceux qui ne comprennent pas un broc de cette langue.

Mécaniques

Tu dégommes, je nettoie !

Poison Control découpe sa progression en plusieurs « missions ». L’objectif est simple (et toujours le même) : vous devez nettoyer les différentes zones d’une sorte de « slime » maudite tout en dézinguant les divers adversaires qui auraient l’audace de se mettre en travers de votre route. Pour cela, l’alliance de votre héros et de Poisonette est redoutable. En effet, d’une pression de gâchette, vous pouvez tirer avec votre bras canon et détruire les démons, et de l’autre gâchette, vous pouvez libérer Poisonette, la contrôler et établir un itinéraire qu’elle suivra aveuglément. Si vous la faites marcher sur le miasme toxique, alors vous éradiquerez ce dernier. Simple !

Les diverses missions se basent donc sur cette alternance de mécaniques. Bien entendu, votre héros évoluera au fur et à mesure de votre progression, vous pourrez ainsi débloquer de nouvelles armes ainsi que de nouvelles compétences. De plus, le jeu n’oublie pas sa filiation « Visual Novel » et propose également des compétences déblocables via les discussions avec Poisonette. Souvent, lors des dialogues avec elle, vous aurez la possibilité de répondre parmi plusieurs choix. Chaque réponse augmentera une statistique en particulier, qui vous permettra de débloquer davantage de talent lorsque cette dernière monte de niveau.

Cela rajoute du « pep’s » au côté visual novel et incite à choisir ses réponses en fonction de l’habilité que l’on souhaite faire progresser. Bon, entendons-nous bien, il n’y a rien de vraiment « transcendant » sur ce niveau là, mais l’intention est louable et ajoute une certaine profondeur à la relation héros/Poisonette.

Pour autant, tout n’est pas rose (ou violet) et Poison Control souffre de petits problèmes qui viennent entacher l’expérience de jeu. À commencer par la redondance du soft. Certes, les premiers temps sont grisants et l’on cherche à évoluer, maximiser ses dégâts, obtenir plus d’armes… Mais le fait que le jeu est un peu trop facile, ce qui rend l’exploration des différentes zones plutôt ennuyeuses sur le long terme. Il faut rajouter à cela le fait que le level-design des niveaux est très loin d’être inspiré, les salles se ressemblant toutes. J’avais alors plus l’impression de répéter les mêmes missions en boucle plutôt que d’explorer les tréfonds d’un enfer émotionnel. Dommage, car le tout aurait pu donner un corps très consistant à cet univers atypique.

Direction Artistique

La direction artistique se compose essentiellement de la dualité entre le violet/rose et le noir. Le jeu est coloré, flashy et le tout donne un ton plutôt cohérent avec la thématique proposée. En effet, il n’est pas rare de voir dans les jeux les compétences liées à la toxicité d’un produit au violet. C’est exactement ce dont il est question ici. Ce n’est qu’un avis très personnel, mais je trouve à la DA du titre une empreinte à la « Persona », avec ses codes couleurs respectés jusque dans les menus et un effort pour tenter de dynamiser les boîtes de dialogues et autres éléments textuels.

La musique se prête à ce que l’on peut attendre d’un shooter de ce type. Nerveux, dynamique, alternant entre pop et rock… Cela fait le boulot, et le fait plutôt bien.

Conclusion

Poison Control est un titre qui reste dans une demi-mesure. D’un côté, il propose une expérience intéressante, avec un double gameplay qui fonctionne assez bien. De plus, il apporte sa touche visual-novel assez bien fichue, même si imparfaite. D’un côté, il s’embourbe dans des petits travers et ne parvient ni à se renouveler efficacement, ni à donner un second souffle aux mécaniques qu’il propose. En résumé, il reste intéressant pour qui est curieux de vouloir tester de nouvelles choses et qui aime les titres à l’écriture efficace, mais il n ‘est pas certain que vous trouviez en lui « le » jeu qui vous accrochera et vous tiendra en haleine des heures durant. Toutefois, ne soyons pas mauvaise langue, l’aventure reste plaisante à parcourir. Il y a là toutes les conditions réunies pour fournir une suite de qualité, si tant est que la plupart des défauts évoqués ici soient gommés.

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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