Initialement paru sur le système Apple Arcade, le J-RPG Various Daylife nous revient aujourd’hui sur console et PC. Proposer l’expérience de mixer un jeu de rôle au tour-par-tour avec un jeu de gestion de ressources et de vie quotidienne, c’est assez séduisant (surtout depuis les Persona) pour oser s’engouffrer dans cette brèche trop peu exploitée. Mais cela en vaut-il la chandelle ?
Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 4 offerte par l’éditeur !
Le nouveau monde !
Bienvenue sur le continent d’Antoécie ! Découvert très récemment, ce continent attise toutes les convoitises, car personne ne sait quels mystères celui-ci recèle. Très vite, une première vague de colons s’établit sur ces nouvelles terres. Puis, d’années en années, d’autres rejoignirent l’aventure, comme se dirigeant vers un El Dorado.
Notre héros fait partie de la septième vague de colons (donc…. Sept ans plus tard, c’est cool, vous suivez). Votre objectif est d’explorer les nouvelles terres d’Antoécie et, très important, de participer à la vie d’Érébie, qui en est la capitale principale.
Que cela soit du commerce, de la fête, du développement et de la façon de tisser des liens entre les gens : tout se passe à Érébie, et vous devez allégeance à Érébie. Si vous voulez y rester, il faut participer et mettre la main à la pâte, c’est comme cela que ça marche !
Le jeu vous propose donc de partir en quête des secrets environnants par le biais d’un gestionnaire de vie quotidienne et de relation sociales (le, bien sûr, saupoudré de combats au tour-par-tour qui rappelleront certains titre bien connus d’Atlus).
Ce sera donc à vous de gérer efficacement vos journées et vos semaines, en faisant attention à ne pas succomber à la fatigue et à travailler suffisamment pour vous payer de l’équipement et d’autres consommables importants. De plus, il ne faudra pas négliger vos relations sociales, puisque tout un pan du titre repose sur le fait de nouer des liens avec des partenaires. Cela pourra vous aider dans diverses missions dans le but de débloquer d’autres choses encore.
Vous vous en doutez, le plaisir de Various Daylife réside bien plus dans les mécaniques qu’il propose que dans un scénario palpitant fait de rebondissements haletants. Pour autant, il est plaisant de suivre les micro-histoires des résidents et de nos alliés et d’en apprendre plus sur leur passé.
J’aime les stats !
Fana de statistiques, vous allez être servis. Le jeu vous propose en effet tous un tas de mécaniques liés à la gestion de votre quotidien. Chaque choix vous influencera d’une manière ou d’une autre, et aura des impacts sur les statistiques de votre personnage.
Et beaucoup de choix s’offriront à vous. A commencer par le choix des missions que vous allez réaliser, que cela soit pour le compte de la ville ou de vos amis. Puis par le choix de votre métier. Rassurez-vous, il n’est pas question d’en choisir un de façon unique jusqu’à la fin du jeu : vous serez totalement libre d’en changer, et d’ailleurs beaucoup de nouveaux métiers se débloquent au fil de votre progression.
Cependant, n’allez pas vous imaginez non plus pétrir le pain à coups de QTE ou forger des armes en tournant les joysticks. Ici, nous sommes dans de la gestion et donc le tout se compose de différents menus dans lesquels nous effectuons nos choix. Comprenez par là que vous passerez un temps monumental dans les menus.
D’une manière générale, on peut distinguer les mécaniques en deux segments globaux. Dans le premier, vous êtes dans de la gestion pure. Vous organiser votre quotidien avec des choix, vous planifiez votre semaine et vous développer vos liens sociaux en discutant avec les différents PNJ ou en effectuant des missions pour eux.
Ces décisions permettent de développer les statistiques de votre héros, mais aussi des acolytes qui partagent votre amitié. Vous êtes libre de décider de la direction à prendre pour votre personnage. Et choisissez bien, car de fait, les équipements à lui acheter ne seront pas les mêmes, et les acolytes que vous sélectionnerez différeront aussi.
Dans le second segment, vous partez à l’aventure et c’est là que prend part le volet combat tour-par-tour. Plutôt classique de prime abord, l’entièreté du système repose en réalité sur la bonne préparation de votre équipe avant de partir en mission. Ainsi, les comportements plutôt hâtifs et les choix « à la va-vite » sont plutôt déconseillé car le jeu aura tôt fait de vous punir.
Le mot-clé principal est donc la « préparation ». Et d’une certaine façon, le jeu fait tout pour vous en laisser le choix. Dès qu’un choix s’offre à vous, vous savez quelles statistiques seront influencées. Cela permet de conserver notre personnage sur une voie voulue sans que le hasard ne vienne (trop) mettre son grain de sel.
Faites toutefois attention, car lorsque vous décidez d’une action, vous avez quand même un pourcentage d’échec qui dépend directement de l’état de fatigue de votre avatar. Vous l’avez compris, il vaut donc mieux prendre le temps de soigner notre héros correctement, de dormir la nuit et de maintenir des relations sociales pour réduire au maximum ce taux d’échec.
La direction artistique repose sur des graphismes qui, initialement, étaient pensés pour le catalogue Apple Arcade de l’éditeur du même nom. De ce fait, nous ne sommes pas là en présence d’une technicité redoutable aux graphismes turbos-boostés aux hormones.
Ceci étant dit, l’univers coloré et la bande-son soignée pleine de douceur font de Various Daylife un titre que je nomme « feu de cheminé », c’est-à-dire qu’il est plaisant d’y jouer un jour de pluie au coin de l’âtre. Les graphismes et l’apparence des personnages m’ont d’ailleurs beaucoup fait penser aux épisodes « Bravely Default et Second » parus sur cette chère 3DS.
Various Daylife propose une expérience assez fraîche qui embarque le joueur facilement dans son univers. Sachez simplement qu’il s’agit d’un titre plus axé « gestion » que pur « JRPG », et autant dire que ses deux mécaniques s’entremêlent très bien. Alors oui, on passe un temps monstrueux dans les menus, mais c’est toujours dans un plaisir non dissimulé de faire « up » notre personnage et de débloquer de nouvelles missions, de nouveaux métiers, de nouveaux trésors. Petit jeu « feu de cheminé », il saura ravir celles et ceux qui souhaite une gestion simple et fournie (le contenu est plus que généreux), mais rebouteront ceux en recherche d’une titre plus ambitieux.