Si vous n’êtes pas adepte de la saga dite « fleuve » des Legend of Heroes, alors ce Trails into Reverie risque de vous perdre plus qu’autre chose. Pour les autres, sachez qu’il est ici question de clôturer trois arcs narratifs d’importance. Ainsi, les destins de Rean Schwarzer, Lloyd Bannings et de « C » viennent s’entremêler ici pour trouver leurs conclusions respectives.
Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 5 offerte par l’éditeur !
Pas pour nouveaux venus !
Avant toute chose, il convient de resituer la licence, surtout pour celles et ceux qui penseraient découvrir un énième J-RPG comme il en existe tant d’autres. The Legend of Heroes, c’est d’abord une aventure débutée en 2004 avec « Trials in the Sky », et qui s’est étoffé au fil du temps de nombreux autres épisodes.
Ainsi, ce n’est pas moins de 10 jeux que « Trails into Reverie » vient conclure, ce qui n’est pas rien. Donc, si vous n’êtes pas familiarisé avec la licence, sachez que cet opus est un très mauvais choix pour attaquer la série, puisque vous n’allez comprendre que peu de choses concernant les personnages qui sont pour certains développé depuis le tout début.
Surtout, c’est à du spoil majeur que vous vous exposez si vous souhaitez attaquer cet épisode en premier. Je ne saurais donc que trop vous conseiller, si vous désirez vous mettre à la licence, que de « cartographier » en tout premier lieu les épisodes et de vous jeter à corps perdu dans cette sublime série qui possède un lore dingue et un développement d’univers et de personnages au fil des jeux que j’ai rarement vu dans le jeu vidéo.
Concernant l’aventure en elle-même, ici, le studio a souhaité nous laisser la liberté de suivre le héros de notre choix, nous permettant de suivre les chapitres tantôt de l’un, tantôt de l’autre, à loisir. Cette liberté est toutefois à nuancer, puisqu’il vous sera impossible de trop progresser chez l’un sans avoir avancé suffisamment chez un autre. Néanmoins, ce « semi-sentiment » de nous laisser le choix reste très appréciable et permet une bascule qui apporte une fraîcheur régulière.
Pour le reste, si vous connaissez la série, vous ne serez pas dépaysé. Il faut toujours aimer lire, car le jeu n’hésite pas à vous entraîner dans des tunnels de dialogues parfois très épais. D’un autre côté, la profondeur des personnages, du scénario et du lore en général profite de cette profusion de texte qui continue de bâtir cet univers déjà très solide.
Comme pour les autres épisodes, la grosse faiblesse du jeu est qu’il n’est pas traduit (sauf Cold Steel III, de mémoire, qui est le seul trouvable en FR). Ce qui fait que vous êtes allergiques à l’anglais, vous vivrez un calvaire. D’un autre côté, si vous en êtes à cette conclusion, alors c’est que vous avez probablement mangé les autres épisodes en anglais, donc bon… Reste que cela est pour moi un énorme frein à la popularité de cette série en Europe qui, j’en suis persuadé, trouverait sans problème sa base de fans.
Comme à la maison !
Là encore, pas de gros dépaysement à l’horizon, on reste axé sur un système qui a déjà faits ses preuves. L’aspect tactique reste de rigueur et donne des affrontements qui sont toujours rythmés. Il faudra donc veiller à correctement équiper ses membres, comprendre les systèmes d’ordres et de positionnement.
En cela, le système de combat est de très bonne facture, peu être un poil trop complexe pour certains. Ne vous en faites pas, l’option d’optimisation est toujours de la partie, ce qui vous autorise à laisser le jeu faire du mieux possible selon vos ressources pendant que vous vous concentrez sur le scénario.
Pour le reste, c’est de nombreuses quêtes annexes qui vous attendent afin de toujours plus creuser le lore du jeu. Pour les plus fanas d’optimisation d’équipement, le « True Reverie Corridor » saura vous occuper de longues heures. Il s’agit d’un pseudo-donjon procédural dans lequel vous trouverez divers orbes, utilisables dans un système de gatcha.
Ainsi, il vous sera possible d’obtenir du loot intéressant, des intrigues scénaristiques secondaires ou encore de pouvoir invoquer des personnages de soutien des épisodes précédents. Bref, c’est un tout un système qui favorise le loot et de farm qui, je dois bien l’admettre, est quand même très accrocheur.
Que dire de plus, si ce n’est que l’entièreté des mécaniques précédemment « testées » dans les opus antérieurs trouvent ici leur point culminant, et le tout fait que Trails into Reverie possède un bagage plus que solide avec une richesse assez folle. On sent très bien qu’il s’agit du genre de titre habitué à pomper les heures de jeu des joueurs et joueuses, car il sait très bien s’y prendre.
Legend of Heroes: Trails into Reverie tient ses promesses et se veut être un opus vraiment excellent pour les connaisseurs et connaisseuses. Non pas forcément par sa force technique, mais bel et bien par le contenu de son lore et l’interconnexion des scénarii qu’il propose. Cette conclusion des arcs Erebonia, Liberl et Crossbell mérite pleinement sa place dans la série et prépare du très bon pour l’avenir de la licence. Reste très dommage de constater une sempiternelle absence de traduction, car il y a fort à parier que le public français est prêt pour accueillir cette saga. Pour l’heure, il s’agit d’un bonbon qui ne se refuse pas, surtout en attendant la suite, avec le très surveillé The Legend of Heroes: Kuro no Kiseki.