Connaissez-vous AiAi ? Ce petit singe facétieux, grand remueur de boule devant l’éternel, est la star depuis toujours de la licence Monkey Ball. Et comme cette dernière fête dignement ses 20 ans d’existence, quoi de mieux qu’un remaster cossu et gourmand pour mettre les nerfs des joueurs à rude épreuve ? Car ne vous laissez pas tromper par son aspect enfantin et mignon : Super Monkey Ball Banana Mania, surtout si vous êtes adepte du 100%, va vous faire vivre un enfer.
Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 5 offerte par l’éditeur !
… Qui roule !
Super Monkey Ball Banana Mania n’est pas un titre qui possède un scénario propre. C’est un jeu dit « de concept ». C’est pour cette raison que je me suis permis d’ôter la section « scénario » et de passer directement aux mécaniques du jeu. Ne vous étonnez donc pas de retrouver une critique un chouïa plus courte que d’accoutumée.
Comme évoqué, le jeu est dont purement conceptuel, et celui-ci est fort simple. Vous contrôlez AiAi, un petit singe enfermé dans une boule, et votre objectif est donc de parcourir une multitude de niveau en roulant. Pour ce faire, il vous faudra atteindre la ligne d’arrivée avant la fin d’un chronomètre imposé. Durant votre trajet, vous pourrez récupérer des bananes qui sont disséminées çà et là tout au long du niveau. Si vous voulez cartonner et réaliser un maximum de points, il faudra donc toutes les récupérer.
Voyez-vous venir le piège sournois ? Il est en effet possible de terminer les niveaux sans récupérer toutes les bananes, mais dès lors, un sentiment très étrange commencera à naître chez vous. Il s’agit du syndrome dit de « à l’arrache », qui s’il n’est pas encore cliniquement prouvé, vous fera tout de même péter un câble jusqu’à recommencer les niveaux encore et encore… Et encore et encore… Et encore et encore… Et encore et encore… Bref, vous avez compris.
C’est donc ainsi qu’il faut voir le titre : un Die and retry de tous les instants. Car vous vous en doutez, si les niveaux sont paisibles et sans accrocs au début, ils deviendront vite beaucoup plus hostiles envers votre boule. Bumpers, ascenseurs, trous, pentes, collines ou encore jouer aux funambules : les pièges ne manquent pas et se feront un plaisir de vous éjecter du plateau de jeu.
C’est très frustrant, et d’un autre côté, c’est aussi là tout le sel du jeu. Etudier un niveau, le comprendre, l’expérimenter, échouer et recommencer jusqu’à réussite de celui-ci, c’est grisant. Il faut donc avoir une patience à rude épreuve, et si vous êtes du genre à tout cramer lorsqu’un ascenseur met trop de temps à descendre, alors passez votre chemin. Cela ne sert à rien de vous faire du mal pour rien. Car oui, le jeu est dur… Très dur !
Un remaster en demi-teinte !
Les mécaniques fonctionnent plutôt bien et procurent assez de sensations, c’est entendu. La difficulté est omniprésente, peut-être même trop, c’est validé. Mais qu’en est-il du reste ? Je dois vous avouer que je reste pour le moins sceptique.
Ce que j’aimais beaucoup, dans les anciens Monkey Ball, c’était le fait de rouler à toute berzingue pour rusher et jouir de cette satisfaction de finir un niveau parfaitement. La vitesse était donc un concept-clé du gameplay de la licence. Ici, j’ai trouvé que la donne était différente. Beaucoup de niveaux délaisse cette vitesse pour se concentrer sur la précision, le timing voire même la chance (!) sur certains stages. De fait, j’ai eu cette sensation de ne plus vraiment retrouver le Monkey Ball d’antan.
Ce level-design, moins axé vitesse et plus réflexion, est assez inégal et, pour ma part, peine à convaincre. Le contre-pied est que si vous n’êtes pas sensible à cette critique, alors vous pourrez profiter pleinement d’un contenu absolument gargantuesque. 300 niveaux, dont des inédits, des mini-jeux, des collectables pour acheter du contenu bonus… C’est assez honorable, il faut bien l’admettre.
J’ai même été assez surpris des mini-jeux qui, sans aller jusqu’à un Mario Party, sont assez nombreux et qualitatifs pour passer de bons moments canapés. Un bon point de ce côté-là, donc.
Ce remaster reste dans la cour des timides. D’un autre côté, il est vrai que l’essence du jeu ne s’oriente pas uniquement sur des graphismes de fou furieux. Mais quand même. Un petit effort sur les textures et des environnements un poil plus remplis n’auraient pas été de trop. Pour le reste, et si vous êtes branché technique et framerate, alors vous serez probablement ravis de savoir que le jeu embarque avec lui le combo « 4K/60 fps » sur nouvelle génération.
Super Monkey Ball Banana Mania ne convaincra pas tout le monde. D’une part, sa difficulté plutôt bien relevée fera craquer les plus bouddhistes d’entre vous. De l’autre, la qualité en dent de scie des niveaux et d’autres soucis techniques (genre la caméra qui donne envie de se flinguer) ne donneront pas forcément envie de s’infliger (justement) ce supplice de la difficulté. Bien entendu, il n’en reste pas moins que le titre propose un contenu très bien fourni et qui pourra vous tenir des heures si vous parvenez à passer outre ces petits travers. En définitive, ce remaster en demi-teinte fait le job, mais ne restera probablement pas dans les annales de la licence qui, je l’espère, ne va pas tarder à re-proposer un peu de sang neuf dans les opus à venir.