Like A Dragon Ishin est le septième titre de la série Yakuza, développé et édité par Sega pour la PlayStation 5. Initialement paru au Japon en 2014, ce dernier n’avait malheureusement jamais franchi les frontières nippones. Erreur réparée aujourd’hui, puisque c’est sous le sobriquet « Like A Dragon : Ishin » que le titre nous parvient aujourd’hui. Aiguisez vos sabres, ça va saigner !
Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 5 offerte par l’éditeur !
L’an un, l’an deux, et l’empire !
Le titre se démarque surtout par son contexte historique, puisqu’à l’inverse de ses aînés plus contemporains, nous avons ici une proposition relevant d’une réécriture historique. Nous embarquson donc pour l’ère Edo, notamment connue pour marquer la fin de l’époque des samouraïs et l’ouverture du pays à l’occident (si vous avez vu le Dernier Samouraï, on est en plein dedans, à quelques vaches près).
C’est donc dans un contexte historique et surtout politique troublé que vont se jouer les aventures de notre héros, Sakamoto Ryoma, qui va devoir évoluer au milieu de guerres de pouvoirs et autres truanderies (Yakuza, en somme). Vous serez probablement ravis de revoir des personnages emblématiques de la licence, qui sont également de la partie mais qui s’approprient ici de réels personnages historiques.
Cinématiques soignées, écriture impeccable et mise en scène efficace : si l’on connais la licence pour ses qualités narratives, ce spin-off ne déroge pas à la règle et propose un scénario accrocheur comme on les aime (malgré certaines faiblesses par moments).
Toutefois, il est à noter que si la licence propose habituellement un humour assez décalé et des thématiques parfois « saugrenues », le ton est ici beaucoup plus sérieux et prête moins à rire.
Et c’est ici un premier point à marquer : si Like A Dragon : Ishin est comme les autres jeux de la série, à savoir un mélange de RPG et de jeu d’action, le fait qu’il se déroule dans une époque différente change beaucoup la donne, notamment dans le ton et les propos abordés.
C’est un récit historique qui nous est proposé, et les fans les plus adeptes des « drôleries » des autres opus (même si certaines sont présentes, rassurez-vous) seront sûrement déçu. D’un autre côté, on peut facilement comprendre ce choix pour éviter de casser les codes sociaux de l’époque et, par extension, l’immersion du joueur.
Impose ton style !
Le jeu offre une grande variété de mécaniques de gameplay qui ne surprendront pas les fans de la première heure. Fidèle à la recette Yakuza, le titre propose son lot de bastons axés action qui permettent plus ou moins de variété selon les différents styles de combat à votre disposition.
Ainsi, il sera possible d’alterner entre arme à feu et katana, et le jeu récompensera votre faculté à placer des combos. Que cela soit en tant que Bretteur, Tireur ou encore Danseur, le système de jeu vous fait rapidement comprendre que chaque ennemi et chaque situation possède un style qui convient, et qu’il faudra reconnaître pour s’en sortir, surtout face aux boss.
Outre les combats, vous pourrez vous balader librement au sein d’une carte qui, Yakuza oblige, reprend les codes des quartiers « semi-fermés » des autres jeux. En cela, la map se veut plutôt petite, et malgré les efforts réalisés pour rentrer le tout très vivant, on ressent tout de même un manque de variété et de dépaysement. Certes, les mini-jeux sont toujours présents, et des secrets sont cachés çà et là au sein de la ville, mais on en voit très vite les limites et les ficelles pour un titre de 2023.
Pour le reste, vous aurez de quoi faire évoluer votre héros, car le titre propose plusieurs arbres de compétences (on a l’habitude maintenant) qui feront doucement monter en puissance Ryoma en lui débloquant de nouvelles techniques, en combat mais aussi hors combat.
En fin de compte, la principale sensation que donne le titre est de voir un Yakuza « version japon féodal ». Ce qui implique d’autres codes sociaux, et donc un délaissement de ce brin de « folie » qui caractérise souvent les autres jeux de la licence pour une immersion historique plus poussée.
Du coup, de deux choses l’une. Soit c’est précisément cet aspect là que vous recherchez dans les jeux de la licence, et de fait, Like a Dragon : Ishin ne sera probablement pas votre tasse de thé. Soit cela ne vous dérange pas de vous laisser tenter par un titre plus scénarisé, plus « carré », plus historique, et en ce sens vous serez sans doute ravis de retrouver les codes habituels dans un contexte plus intrigant.
Dans les deux cas, comprenez que Lika A Dragon : Ishin reste un très bon titre action/beat’em all, qui propose largement de quoi séduire et occuper le joueur.
Probablement un des points les plus décevants (je chipote un peu mais bon). On ressent bien le côté un peu vieillot techniquement du titre, et même si cela n’est pas vraiment dérangeant en soi, certains passages et/ou certaines scènes font clairement pâle figure. Pas de quoi s’indigner plus que cela, surtout que la bande son qui vient en complément fait clairement le boulot pour nous immerger dans ce japon féodal.
Toutefois, on sent bien l’aspect remake-ster qui, malgré un bon boulot réalisé par le studio, peine un peu à me convaincre. Ceci dit, pour notre plus grand bonheur, les scènes, toujours aussi cinématographique, reste sublimes et toujours aussi immersive dans cet univers de truands.
Like A Dragon : Ishin, je pense, convaincra sans mal les fans de la première heure de la licence, tout en restant une bonne porte d’entrée pour les néophytes. Toutefois, même si j’adore l’aspect japon féodal, le côté un peu barré des épisodes plus contemporains m’a quand même manqué. Heureusement pour moi, les principaux codes étaient tout de même au rendez-vous, avec un système de combat toujours aussi plaisant avec des styles variés, et une mise en scène cinématographique de qualité. Certes pas mon « Yakuza » préféré, mais en tout cas une proposition intéressante qui mériterait d’être un peu plus peaufinée.