Scruté avec beaucoup d’attention depuis que nous sommes entrés dans cette nouvelle génération de console (et nommé « Project Athia » à l’époque), Forspoken montre enfin le bout de son nez. Surtout, il tente de faire briller son moteur de jeu déjà utilisé sur Final Fantasy XV pour proposer une aventure dynamique, fraîche aux allures de « modern-fantasy ». Alors, en vaut-il la chandelle ?
Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 5 offerte par Square Enix !
De zéro(ïne) à héro(ïne) !
Le jeu suit l’histoire de Frey, une jeune femme qui se retrouve dans un monde mystérieux et fantastique connu sous le nom d’Athia. Originaire de New-York (donc dans « notre » monde), cette jeune orpheline connait déboire sur déboire avec la justice.
Rajoutez à cela que la jeune femme est SDF, et vous obtenez un personnage touchant qui rêve de fuir sa vie pourrie pour d’autres horizons. Son rêve va se réaliser, mais pas vraiment de la façon escomptée, puisque c’est lorsqu’elle tombe sur un étrange bracelet, le soir de son « départ », qu’elle va se retrouver propulsée dans l’étrange univers d’Athia.
Nouvelles règles, nouveaux codes, nouvelles magies : tout est absolument différent dans ce monde, et Frey va devoir apprendre les rudiments de tout cela pour espérer pouvoir rentrer chez elle. L’objectif principal sera donc de naviguer dans ce nouveau monde et découvrir ses secrets tout en combattant divers monstres et autres créatures.
Car tout n’est pas rose à Athia, et d’étranges sorcières sèment le chaos, notamment au travers d’une étrange brume qui corromps ce qu’elle touche. Par miracle, Frey est immunisée à celle-ci, ce qui va la rendre indispensable aux yeux des autochtones.
Pourtant, malgré ce bon terreau duquel pourrait germer les feuilles d’un scénario excellent, on en retrouve malheureusement que les épines du déjà-vu (wow, quel poète, je me suis surpris tout seul, dis donc). Il se trouve en effet que le scénario, prévisible et assez simpliste, ne sera pas vraiment la raison principale de votre achat, malgré une Frey touchante aux réactions crédibles. Mais rassurez-vous, si l’écriture, bien que correcte, est un peu classique, les mécaniques de gameplay viennent contrebalancer le tout.
Parkour !
Le gameplay de Forspoken est un mélange d’action et de résolution de puzzles. Dès son arrivée à Athia, Frey va se lier (littéralement) avec Krav, qui est un bracelet magique au passé mystérieux. Ce dernier permet à notre avatar de déclencher toute une série de magie permettant de se battre et, surtout de se déplacer (el famoso parkour).
Plutôt sceptique au début du jeu, j’ai été plutôt agréablement surpris de la simplicité et des sensations de jeu une fois les commandes bien prises en mains. Que cela soit au niveau des déplacements ou des combats. Le tout est rapide, dynamique et intuitif, avec une variété de sorts à choisir selon les situations.
Les différents éléments de magie (terre, feu, eau, etc.) correspondent en réalité aux éléments de jeu (corps-à-corps pour le feu, à distance pour la terre, etc.). Ce qui, en soi, fait BEAUCOUP penser à un certain Infamous. Heureusement que le monde d’Athia fait un peu oublier cette comparaison en proposant d’autres monstres, boss, énigmes qui lorgnent du côté de la fantasy.
Chaque sort peut être lancé à la volée, et les gâchettes (L2/R2) viendront déterminer si vous lancez un sort d’attaque ou un sort de soutien. Les sorts d’attaque peuvent être lancé à la suite sans transition, alors que les sorts de soutien nécessiteront un certain temps avant de pouvoir être réutilisés. Cela permet de ne pas « casser » les combats en limitant le joueur et en l’obligeant à faire ses choix entre prise de risque et mise à couvert.
Au fur et à mesure, Frey gagnera de l’expérience, et une fois le niveau supérieur atteint, il sera possible de dépenser des points dans des arbres de compétences afin de débloquer toujours plus de nouveaux sorts. Je vous conseille d’ailleurs vivement de le faire, puisque certains mouvements de Frey, très stylé et très pratiques, ne se débloquent que par se biais. La partie lite-RPG n’est donc pas à ignorer.
Pour le reste, le jeu alterne entre les phases de progression de l’histoire et les quêtes annexes (appelées ici « Détours »). Pas forcément très engageante, celles-ci ont au moins le mérité de vous faire crapahuter au sein de la ville principale et dans le monde d’Athia. Mais clairement, vous allez avoir droit à du Fedex, tenez-vous le pour dit.
Côté direction artistique, j’ai trouvé qu’il y avait un peu à boire et à manger. D’un côté, le monde est riche et détaillé, avec une grande variété d’environnements, des montagnes enneigées aux forêts luxuriantes. On est dedans, c’est une certitude. De l’autre, certains environnements paraissent vraiment fades et m’ont fait presque penser à parcourir un ancien Assassin’s Creed. Mi-figue, mi-melon !
Outre cela, l’autre point fort du titre est pour moi sa bande-son. La musique est belle et complète parfaitement le décor et l’histoire du jeu. L’interprétation vocale est également de premier ordre, avec de bonnes prestations du casting principal.
Dans l’ensemble, Forspoken est un bon jeu qui mérite d’être joué pour les fans de jeux d’action-aventure. Le torrent de boue qu’il se prend sur les réseaux est assez injustifié. Car si, effectivement, le titre souffre de certaines faiblesses scénaristiques et qu’il ne réinvente pas la poudre, il fait très bien le boulot dans tous les autres domaines et tente de faire les choses proprement. La promesse du parkour magique est tenue, les combats sont dynamiques et techniques, malgré une certaine répétitivité. Tout n’est pas parfait, c’est entendu, mais il a au moins le mérite de proposer du frais dans l’écurie Square et se veut être un bon premier épisode qui, j’en suis sûr, ne demandera qu’à s’étoffer dans de futurs opus.