Depuis peu, Square Enix a décidé de remettre un coup de polish sur sa licence phare : Final Fantasy. Via cette série « Pixels Remaster », ce ne sont pas moins des cinq premiers épisodes qui sont ressortis, bénéficiant de certaines améliorations, notamment graphiques, via une forme d’adoration du pixel qui fait honneur aux jeux d’antan. Aujourd’hui, c’est Final Fantasy VI qui vient s’offrir à nos rétines, et le voyage vaut toujours autant le détour.
Cette critique a été réalisée à partir d’une version Steam offerte par l’éditeur !
Pas une histoire… « Des » histoires !
Si vous ne connaissez pas Final Fantasy VI, il faut que vous sachiez qu’il s’agit d’un épisode particulier. Certes, c’est souvent le septième opus qui est encensé (et c’est mérité), mais celui-ci est très présent dans le cœur de nombreux joueurs. Il possède une ambiance vraiment particulière, et tente une approche scénaristique un brin différente des standards de l’époque.
Car il n’y a pas vraiment un seul scénario au sein du jeu, mais bien une multitude d’histoires, qui évoluent plus ou moins en même temps et avec plus ou moins de convergence entre elles. L’univers qui est présenté ici fait écho à une Guerre de la Magi s’étant déroulée il y a 1000 ans. Depuis, la magie a disparue et s’est vue remplacée par la technologie mécanique.
Cela pourrait finir ainsi, mais c’est sans compter l’Empire, géré par l’empereur Gesthal, qui souhaite le retour de la Magi et tente tout ce qu’il peut pour s’emparer de ce pouvoir antique. Ce socle, déjà solide, va évoluer au fil de l’aventure, entraînant les héros dans toujours plus de rebondissements. Et croyez-moi, le mot « twist » est bien un euphémisme lorsque l’on parle de Final Fantasy VI.
Les thématiques abordées sont dures. La solitude, l’esclavagisme, la guerre, la mort… Tout autant de thèmes difficiles à aborder, surtout sur un titre 2D, qui par essence, peut peiner à exprimer cette palette d’émotions. Pourtant, le jeu y arrive plus que bien. Et si certains passages peuvent faire l’objet de choix étranges (la séquence d’introduction par exemple qui, dénuée du générique originel, n’est plus qu’une séquence de marche dans le vide), le tout fonctionne très bien et on se laisse embarquer sans broncher dans cette quête héroïque.
On ressent quand même les années en terme d’écriture, mais il faut bien admettre que la diversité des personnages et leur traitement sont, encore aujourd’hui, de haute volée.
Il est à noter que le jeu est français, et je le précise car en ce moment, il semblerait que Square Enix souffle le chaud et le froid dans le choix de localiser ses portages chez nous. Un coup oui, un coup non, ici c’est oui : ça va mieux en le disant.
Magilithe et compagnie !
Les mécaniques de Final Fantasy VI sont toutes issues de l’âge d’or de SquareSoft (à l’époque) et de son savoir-faire. Nous sommes donc face à un tour-par-tour très classique, mais furieusement efficace, qui parvient à bien s’étoffer au fil de l’aventure. Certains personnages possèdent des « limites » ou des coups spéciaux, propre à eux, qui permettent d’avoir un gameplay de combat un peu plus varié.
De plus, on peut y apercevoir les prémices du système d’apprentissage de Final Fantasy VII et IX, puisque les compétences, magies et techniques s’enseignent avec les chimères que l’on équipe à nos héros. Il faudra donc d’abord les dénicher (certaines font l’objet de quêtes annexes biens cachées), et ensuite s’en servir en combat pendant un petit moment jusqu’à apprendre la totalité des magies.
Cet apprentissage permet de renouveler en permanence l’intérêt des combats, puisque l’on cherche très vite à tout assimiler à nos héros afin de composer l’équipe la plus puissante qui soit. Et la recherche desdites chimères permet d’explorer le monde et de découvrir des lieux absolument mythiques. C’est donc un système qui promet beaucoup, dans la mesure ou l’on accepte d’explorer l’univers du jeu (notamment dans la seconde partie).
Pour le reste, l’essentiel de la progression du jeu, comme dit plus haut, est un découpage des différentes histoires de plusieurs héros. Certains pans s’entremêlent, d’autres non, et d’autres sont totalement optionnelles (en fouillant bien, il est possible d’avoir plus d’une quinzaine de personnages jouables, c’est vous dire).
Une fois ceci dit, on peut se tourner vers les améliorations nouvelles apportées par cette version Pixels Remaster. On notera donc l’ajout d’une mini-map absente de l’opus originel, ainsi qu’un compteur de trésors (pratique pour les complétionnistes) et l’ajout de sauvegardes automatiques. Des ajouts subtils donc, mais qui enrichissent la façon de jouer et apportent un nouveau confort qui est très appréciable.
La série « Pixels Remaster » reprend exactement la même direction artistique de l’épisode originel (et c’est bien normal, c’est elle qui a fait son charme). Tout comme c’était le cas sur Final Fantasy V, le travail effectué sur l’aspect pixel de cet opus est toujours aussi soigné et propre. C’est un véritable régal de (re)découvrir le jeu sous cet angle et d’en profiter dans d’excellentes conditions.
L’OST également a bénéficié de ce traitement, puisque les pistes ont été retravaillées et sonnent désormais plus « modernes » et plus « rock ». Mention spéciale à la grande scène de l’Opéra qui, à ma grande surprise, a été entièrement doublée et chantée en français.
Toutefois, le seul bémol que je pourrais formuler serait le choix de la police d’écriture et d’un effet trop décalé des boîtes de dialogues, qui donnent une sensation trop lisse, qui « sort » le joueur du jeu (pour ma part). Bon… Ne boudons pas notre plaisir, il faut se souvenir que fut un temps, on ne pouvait pas jouer à ce grand jeu en français, c’est donc une chance.
Que dire de concret ? Final Fantasy VI Pixels Remaster est donc (pour moi) la meilleure version du jeu existante à ce jour. Il est dommage de ne le trouver que sur Steam, car une compilation de tous les épisodes en physique aurait été plus que bienvenu, surtout lorsque l’on voit le soin apporté à ces épisodes. Une aventure toujours aussi prenante, un système de combat efficace et qui se renouvelle bien, des héros attachants et un univers absolument fascinant (en plus de posséder un antagoniste génialement horrible) font de ce titre un épisode singulier qui se classe dans le haut du panier des Final Fantasy. C’est un incontournable pour qui est fan du genre, et il n’y a pas meilleure version que celle-ci pour découvrir le jeu en 2022. Jouez-y, il n’y a que cela à dire ! A quand une version physique/console ?
Nana Coubo
Bon, je pense que je vais définitivement la prendre cette version ! Etant un de mes FF favoris en plus de ça, j’ai bien envie de tenter l’expérience avec cette nouvelle version. Merci pour ce bel article !
Jibenc0
Merci pour ton joli commentaire. ^^ C’est vrai que ça faisait des années que je ne l’avais pas refait, et pouvoir y rejouer dans ces conditions, c’était vraiment un régal. 🙂