Titre longtemps resté en early access, Endzone : A World Apart débarque enfin pour le plus grand bonheur des férus de gestion/survie. Ici, le studio allemand Gentlymad Studios nous fait une proposition qui est très à la mode ces temps-ci, à savoir vivre et survivre au sein d’une Terre désolée. Préparez les sacs à dos, ça va irradier dans les brancards !
Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 5 offerte par l’éditeur !
Le Grand Confinement !
Les scénarios des jeux de gestion/survie sont rarement joyeux. Pandémie, crise mondiale, hordes de zombies affamés… Ici, c’est une catastrophe nucléaire, dont l’origine se trouve être une attaque terroriste sur les centrales du monde entier, qui plonge l’humanité à se confiner sous terre durant plus d’un siècle.
Longtemps après, les humains sortent le bout de leurs nez et devront alors tenter de re-coloniser la Terre, en prenant garde aux nombreux dangers qui se sont développés depuis le temps. Et, comme l’origine du trauma est nucléaire, vous vous doutez bien qu’un des grands aspects du jeu sera de gérer les radiations de vos travailleurs et des des terres dans lesquelles vous plantez vos semis.
Gestion de la météo, des ressources, de la population, et autres aléas qui viendront vous mettre des bâtons dans les roues : voilà tout ce qui vous attend dans Endzone : A World Apart.
Il n’y pas grand chose de plus à redire côté scénario, puisque comme d’accoutumé dans ce genre de titre, c’est surtout les mécaniques proposées et l’axe gestion/stratégie qui prime plus que tout autre chose, et c’est précisément ce que nous allons creuser un peu plus.
À bas les sieverts !
Un simple bus ravagé fera office de forum comme point de départ de votre civilisation. Comme vous vous en doutez, votre objectif sera de croître en prenant en compte un nombre toujours plus croissants de facteurs. Je peux déjà commencer par vous dire que le tutoriel du jeu, bien qu’austère, fait correctement job, mais il ne faut pas roupiller pour autant.
Par la suite, votre premier objectif sera de construire une ligne de production pour commencer à subvenir aux besoins de vos travailleurs. C’est ainsi que vous devrez attribuer un colon à l’agriculture, à la pêche, à l’assainissement de l’eau, etc.
Là où les choses se compliquent, c’est qu’il va vous falloir surveiller le vieillissement de votre population. En effet, il faudra veiller à ce que vous adultes puissent se reproduire et avoir ainsi des enfants, futurs travailleurs. Mais pour ce faire, ils devront posséder leurs propres maisons, et donc partir de chez leurs parents. Et la boucle se répète…
Au bout d’un moment, tel un Sim, vos colons mourront. Et vous aurez tôt fait de les enterrer rapidement, au risque de laisser les cadavres s’empiler et tirer le bonheur de vos colons vers le bas, jusqu’à les dégoûter d’enfanter. Il faut donc faire très attention au bon fonctionnement de votre société.
Pour le reste, il faudra gérer au mieux les catastrophes qui se présentent à vous, les effets météos désastreux et le niveau de radiation de votre environnement. Certaines terres contaminées ne pourront accueillir des plantations, sous peine de faire tomber malade celles et ceux qui les mangeront.
Les différents éléments météos viendront également mettre à mal toutes vos prévisions. Ainsi, les lacs peuvent se tarir et des tempêtes complètement saccager vos plantations. En fait, c’est très simple : Endzone ne veut jamais que vous vous reposiez sur vos lauriers. Vous serez en vigilance quasi-permanente.
Ce qui, de fait, en fait un excellent point. J’ai beaucoup pensé à Frostpunk en jouant, et même si je trouve son ambiance un chouia moins prenant (mais c’est propre à moi), ses mécaniques sont vraiment solides et vous trouverez un challenge assez cossu. Tant et si bien qu’il risque même d’éloigner les nouveaux venus, qui n’hésiteront pas à se tourner vers un titre similaire plus accueillant.
La direction artistique du titre reste dans la droite lignée de sa proposition. L’ambiance « monde nucléarisé » est très bien retranscrit et apporte cette touche de « crade » qu’on imagine découler dans pareilles situations. Techniquement, le titre ne fait pas forcément des merveilles, mais propose un univers assez tangible et crédible pour réussir à nous embarquer.
La bande son, comme souvent dans ces jeux-là, se fait douce et discrète. Prompte à de longues heures de jeu, les pistes savent se faire toute petite, mais parviennent tout de même à faire vivre le jeu.
Endzone : A World Apart est un titre qui m’a surpris par sa solidité technique et les mécaniques poussées de son système de jeu. En cela, il ne sera pas vraiment accessible pour tout le monde, puisque les plus néophytes du genre auront tôt fait de passer leur chemin vers un titre moins effrayant. Pour les autres afficionados, vous serez en terrain connu et apprécierez sans doute l’univers du jeu si vous aimez les post-apo type Frostpunk. Attention toutefois, car le titre conserve quand même quelques faiblesses et se trouve loin d’être parfait, mais ces imprécisions se font vite oublier tant ses mécaniques sont travaillées et son ambiance soignée.