[JEU DE PLATEAU] Mind Map – De la déduction en bordel organisé !

« Un jeu de déduction à géométrie variable ». Voilà l’accroche de Mind Map, un jeu de plateau pour le moins atypique qui mêle tantôt débat, réflexion et devinette, tantôt engueulades, bazar et incompréhension (mais toujours dans le bon sens des termes, on vous rassure). Pour gagner, il faudra mettre à profit une intelligence collective et tenter de deviner ce que pensent vos partenaires !

Cette critique a été rédigée à partir d’un exemplaire offert par Gigamic !

Fonction linéaire ou affine ?

Le fonctionnement de Mind Map se base sur le fait de prédire les pensées de vos compagnons de jeu. Dit autrement, il met en scène l’intelligence collective d’un groupe dont les membres vont devoir tenter de deviner pourquoi les autres joueurs pensent ce qu’ils pensent.

En tout premier lieu, il est important de savoir que le titre se joue au minimum à quatre joueurs, le maximum pouvant aller jusqu’à 14. Personnellement, la tablée la plus grande que j’ai pu réunir pour tester le jeu était composée de 7 joueurs, ce qui est considéré comme étant un « mode individuel ».

Le principe est relativement simple. Le plateau de jeu représente une abscisse et une ordonnée, à laquelle vous allez attribuer deux cartes « Critères » qui seront vos guides pour la partie à suivre. Par exemple, l’abscisse peut se voir attribuer le critère « Peut faire l’objet d’une collection » et l’ordonnée peut se voir attribuer le critère « à 50 ans, il faut en avoir un/une ».

C’est là que les joueurs deviennent propriétaire d’un mot-clé. Petit problème : chaque joueur connaît son propre mot, mais ne connaît pas celui des autres joueurs. Il va donc falloir par, ruse et astuce, se positionner sur ce graphique à l’aide d’un jeton afin de mettre les autres sur la bonne voie, et deviner les mots-clés des autres.

Pour rajouter encore un peu de piment à tout cela, un « mot référent » est placé sur la zone de jeu, à l’intersection des deux critères. Il va donc falloir le prendre en compte et se positionner en conséquence.

Continuons sur notre exemple, si je possède le mot « Bateau », je vais devoir me positionner dans la zone de jeu en estimant où se place un bateau entre « Peut faire l’objet d’une collection » et « à 50 ans, il faut en avoir un/une ». Il y va donc de la sensibilité de chacun, et je peux vous dire qu’y jouer entre très bons amis et d’autant plus drôle que l’on tente d’anticiper les qualités et les défauts de ceux-ci.

Très vite, surtout avec un grand nombre de joueurs, la partie bascule sur des débats, des histoires et autres arguments de pensées qui sont très drôles et qui mènent à de nombreux quiproquo. Et je ne vous raconte pas quand le hasard met sur la table des mots-clés et des critères qui sont propices aux blagues et autres vannes.

La sentence est irrévocable !

Une fois que tous les joueurs se sont positionnés sur l’aire de jeu (précisons que l’aire ne se limite pas aux flèches du plateau, mais peut s’étendre bien au-delà), les autres vont devoir deviner quels mot appartient à qui.

C’est là que débute une autre phase très drôle elle aussi : la phase des votes. Tout le monde possède plusieurs jetons avec lesquels il faut voter, face cachée. Une fois que l’ensemble des participants a placé un jeton, on révèle le tout, et on attaque le décompte des points (et on attaque surtout les explications plus ou moins foireuses selon le placement d’un joueur sur tel ou tel mot).

Le décompte des points se fait comme suit :

• Vous obtenez un point si vous avez correctement deviné un mot d’un autre joueur ;
• Vous obtenez un point si un autre joueur à correctement deviné votre mot (signe que vous vous êtes bien positionnés sur l’aire de jeu).

Une fois le décompte achevé, on change les critères, on place de nouveaux mots-clés et on repart sur une nouvelle manche. Une fois 3 manches terminées, le grand gagnant est désigné et peut se vanter de « profiler » correctement ses petits camarades.

Mind Map est une très bonne surprise. C’est un titre qui parvient à allier intelligence collective et quiproquo hasardeux. Avec un concept simple et clair, il favorise les situations comiques et burlesques, en plus d’offrir une rejouabilité quasi-infinie, puisqu’une fois le concept saisi, il est possible d’inventer ses propres mots et ses propres critères. Attention toutefois, le nombre minimal de joueurs est de quatre pour débuter une partie ; pensez-y si vous êtes plutôt adeptes de jeux en duo/trio.