Connu depuis un bon moment déjà sur la scène du jeu de plateau, King of Tokyo m’arrive entre les doigts, et si vous êtes en recherche d’un titre qui mêle parties dynamique, rapides et funs, alors vous êtes au bon endroit. On prépare ses dés, on choisit son monstre, et c’est partie pour envahir la baie de Tokyo !
Cette critique a été réalisée à partir d’un exemplaire offert par IELLO Games !
Âge : 8 ans et + – Durée de jeu : ~30 min. – Joueurs : 2 à 6 joueurs
Choose your character !
King of Tokyo est un jeu de plateau qui mêle assez intelligemment compétition et collaboration en même temps. Cela semble paradoxal dit comme cela (ou écrit comme cela), mais en réalité, c’est assez malin.
Vous prenez possession d’un montre dont le but est de détruire ses opposants. Ainsi, chaque joueur obtient une carte représentant son monstre, et celle-ci compile vos points de victoire et, surtout, vos points de vie. Votre objectif sera donc d’obtenir avant les autres les points de victoire requis pour l’emporter, sans mourir avant.
Pour ce faire, on considère que tous les joueurs (donc monstres), sont en compétition les uns contre les autres. Toutefois, la mécanique principale du jeu repose sur le fait qu’il est possible « d’entrer » ou de « sortir » de Tokyo. Décider d’y entrer ou d’en sortir est loin d’être un choix anodin, puisque cela déterminera pour une grande partie votre stratégie de jeu.
En effet, lorsqu’un monstre « entre » dans Tokyo, il se place au centre du plateau de jeu. À chaque tour, ce monstre gagnera des points de victoire, ce qui est, du coup, inquiétant pour les autres joueurs qui, eux, n’en gagneront pas. Mais ce faisant, le monstre en question se met en danger, puisqu’alors, tous les autres monstres qui sont restés en dehors le prennent pour cible.
Il y a donc « le » joueur unique qui se trouve dans la ville, et tous les autres joueurs qui doivent alors tout faire pour essayer de l’en faire sortir. Pour cela, les joueurs lancent des dés à chaque tour. Ceux-ci permettent plusieurs choses. Regagner des points de vie, par exemple, cumuler des cristaux pour acheter des cartes (j’y reviens plus bas), ou alors « baffer » le monstre du milieu. Baffer signifiant lui faire perdre des points de vie.
Ainsi de suite, tous les joueurs lancent leurs dés et décident de soigner, acheter ou baffer. Le monstre du milieu, en attendant, ne peut rien faire à part engranger des points de victoire. Lorsque celui-ci reçoit une baffe, il peut alors décider de « sortir » de la ville. Il redevient alors un « joueur normal » et pourra se soigner avec les dés durant son tour.
Mais le piège, c’est que le monstre qui l’a fait sortir (donc qui a donné la dernière baffe), doit prendre sa place au centre de la ville. Il faut donc calculer intelligemment quand donner une baffe et quand ne pas la donner. Tout le sel du jeu réside alors dans cette tension permanente qui vous sauvera parfois, et vous condamnera d’autres fois. En cela, King of Tokyo propose des mécaniques très solides et funs à la fois.
Entrées et sorties !
La partie débute avec le choix du premier monstre qui entrera dans Tokyo. Comme cité plus haut, cela implique gagner des points de victoire à chaque tour. En contrepartie, cela le met à la merci des autres joueurs, qui ne se priveront pas pour essayer de le déloger et lui prendre sa place.
S’ensuit alors le tour des autres joueurs. Là, plusieurs choix s’offrent à vous. Vous commencez par lancer les dés, et vous devez vous adapter selon leur résultat. Généralement, dès le début du jeu, tout le monde a ses points de vie au maximum, alors on tente soit de cumuler de l’énergie (pour acheter des cartes) soit de baffer le monstre central pour tenter de le déloger.
Une bonne stratégie de départ consiste à cumuler de l’énergie (les éclairs) pour pouvoir acheter les cartes que vous aurez préalablement placer avec la pioche correspondante. Car les cartes seront un atout non négligeable durant la partie.
Certaines vous permettent de regagner de la vie, d’autres de réduire le coût des autres cartes et d’autres encore (les plus intéressantes selon moi) de rajouter des dés bonus à vos lancers. Mais lesdites cartes ont un prix, et il est clair que vous ne pourrez pas tout acheter d’un coup. Il faudra donc faire des choix selon vos lancers et selon les points de vie que vous possédez.
Sans oublier un élément important, c’est qu’il n’est pas conseillé de trop traîner non plus. Si vous ne prenez pas le risque d’entrer dans Tokyo de temps en temps, vous risquez de laisser trop d’avance à vos adversaires qui, en attendant, cumuleront des points de victoire.
Si un adversaire atteint le seuil fixé pour remporter la victoire, peu importe les cartes acquises ou les points de vie que vous aurez, cela ne vous sauvera pas de la défaite.
Toute la mécanique du jeu repose alors sur votre capacité à cumuler des points de victoire tout en préservant vos points de vie. Alterner entre baffer les autres, vous protéger et acheter : voilà la clé de la victoire. Bon, en vérité, vous vous doutez que le hasard des dés sauront vous mettre des bâtons dans les roues.
King of Tokyo est typiquement le genre de jeu aux parties rapides et sans trop de fioritures, mais avec suffisamment de qualités et de bonnes mécaniques pour conserver un intérêt au fil des parties. Le hasard des dés renouvelle à chaque fois l’expérience, et la stratégie à adopter en choisissant de sortir ou entrer dans la ville apporte une dose tactique bienvenue. C’est simple, ça s’apprend et se joue vite, et le tout possède un potentiel de fun assez conséquent. En cela, le succès du jeu ne m’étonne guère, ni les titres que celui-ci a remporté. Si vous ne connaissez pas et que vous êtes en recherche d’un vent frais, vous pouvez y aller les yeux fermés.