Gods Will Fall – Des déicides en veux tu en voilà !

Gods Will Fall – Des déicides en veux tu en voilà !

Que se passe-t-il lorsque des dieux un peu trop véhéments et tortionnaires font un jour déborder le vase en y ajoutant la goutte de trop ? Simple, les Hommes se révoltent et hurlent au déicide. C’est ce constat simple mais néanmoins intriguant que nous propose Gods Will Fall, le dernier-né du studio Clever Beans. Entre bonnes idées et petites faiblesses d’exploitation, que penser de ce titre atypique ?


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Nintendo Switch offerte par Koch Media.


Gods Will Fall nous raconte une histoire de révolte et de vengeance. Les dieux n’ont de cesse de faire souffrir les Hommes et de s’amuser de leur tristesse. Lorsque la coupe est pleine, ces derniers tentent le tout pour le tout : une rébellion. Dès lors, les braves humains s’allient en une puissante armée et prennent la mer afin de rejoindre l’île où vivent leurs bourreaux divins.

Toutefois, le voyage ne se déroule pas comme prévu, puisque les dieux provoquent une tempête colossale qui engloutie la quasi-totalité de la flotte des humains. Toute ? Non ! Huit héros survivent et s’échouent sur ladite île, avec un maigre équipement et l’envie de tuer tous les dieux qui se dresseront sur leur route. Ce sera alors à vous de diriger cette petite troupe de naufragés et de les aider à terminer ce pourquoi ils sont venus.

Le scénario en tant que tel pose les bases d’un terreau solide à une histoire épique et grandiose. Pourtant, on constate très vite qu’il manque quelque chose. Notre groupe de héros ne nous est jamais vraiment présenté. Et si on peut glaner une ligne de texte çà et là dans un menu pour en savoir un peu plus sur un personnage, ce n’est jamais clairement défini.

En clair : le titre nous propose un postulat de départ convaincant, mais ne l’accompagne pas assez sur la durée. De fait, on se retrouve à enchaîner les donjons sans réels enjeux autre que le fait de « gagner ». J’aurais préféré un développement scénaristique plus poussée qui implique plus le joueur dans le lore du jeu.

C’est plutôt dommage, puisque souvent, les titres proposant de présenter des cosmogonies, mythes et autres légendes se souvent propices à un développement enrichissant. Le fait est que Gods Will Fall ne se déguste pas sur son scénario, mais sur son gameplay. C’est dommage, car la narration est justement un attrait qui aurait pu lui faire gagner quelques points puisque, et nous allons le voir, les mécaniques de gameplay ont les épaules trop fragiles pour porter le titre à elles seules.

Le jeu se décompose en une multitude de donjons, au terme duquel se trouve un dieu à abattre. Le principe est simple. Sur votre groupe de héros, vous en choisissez un, et c’est celui-ci qui sera en charge de traverser le donjon et de tuer le dieu choisi. La carte de l’île est ouverte et libre dès le début, vous êtes donc libre de choisir par quel dieu vous voulez commencer votre carnage.

Chaque personnage a des attributs et des compétences propres. Ce sont ces atouts qui vous faciliteront, ou non, l’ascension d’un donjon. Une fois à l’intérieur, le schéma est toujours le même. La jauge de vie du dieu en question est affichée en permanence en haut de l’écran, et chaque ennemi que vous tuerez lui ôtera un fragment de vie. Vous l’avez compris, il vaut mieux dézinguer tout ce qui passe à portée d’arme pour vous simplifier le combat final. Votre jauge de vie (nommée « soif de sang ») se remplit en donnant des coups aux ennemis. Les points de vie accumulés restent en sursis et se vident avec le temps. Ce n’est qu’en lâchant un cri de guerre à l’aide de la gâchette qu’on restaure sa vie en « verrouillant » les points de vie stockés. Le jeu vous incite donc à aller au combat en permanence.

Problème, si vous choisissez par mégarde un donjon trop difficile et que votre héros ne tient pas le coup, ce dernier sera capturé. Pour le libérer, il faudra envoyer un autre membre. Se posera alors un choix : allez-vous tenter de libérer votre ami alors que vous savez le donjon trop dur pour vous, ou allez-vous tenter de faire d’autres donjons avec un héros en moins ?

Bon… En vérité, si ce système est plutôt bien pensé sur le papier, il se trouve que, personnellement, je n’ai jamais ressenti le fait de me trouver devant des dilemmes insurmontables. Le jeu, sans être trop simple, n’est pas non plus un Everest de la difficulté. Une fois un dieu abattu, votre groupe monte de niveau et voit ses statistiques progresser. Vous frapperez plus fort, irez plus vite, etc. Et votre maniement des armes augmentera également.

On choisit un autre donjon et on recommence autant de fois que nécessaire. Dans les faits, je me suis surpris plus d’une fois à critiquer cette boucle de gameplay trop prévisible et trop répétitive, mais à pourtant continuer d’enchaîner les donjons. Le jeu se parcourt très simplement, c’en est presque piégeux. Toutefois, manette en main, on ressent une lourdeur dans le contrôle de nos avatars. Une touche permet de porter un coup faible, une autre un coup fort et une gâchette pour des objets tiers, comme des bombes ou un bouclier. Techniquement, c’est cohérent et bien fichu, mais il manque un certain « game-feel » encore plus fluide afin de dynamiser un peu les combats et ajouter un peu plus de tension.

Gods Will Fall propose une direction artistique intéressante. Les choix proposés ici soulèvent en effet quelques question. Si je n’ai rien à dire concernant le parti-pris graphique, qui n’est pas sans rappeler un certain Immortals Fenyx Rising (dont la critique est disponible ici) en un poil plus sombre, il en est autrement pour la bande-son.

Je ne comprends pas vraiment ce choix musical, pour être tout à fait franc et honnête. Celle-ci me semble en effet assez anachronique par rapport au style graphique choisi. Entendons-nous bien, je comprends tout à fait le désir de se démarquer et de proposer des choses qui viennent bousculer un peu les codes, mais ce n’est pas la talent des compositeurs que je critique ici, mais bien le choix. Eh oui, les musiques sont très « tribales » et il aurait fallu, à mon sens, soit les adoucir pour coller aux graphismes qui sont plus enfantins, soit « aggraver » ledit choix graphique pour le rendre plus tribal, justement. Bref. Je m’égare.

Gods Will Fall propose un postulat pour le moins intéressant. Il est vraiment plaisant de contrôler notre petit groupe de naufragés et de le rendre de plus en plus fort et fur et à mesure de la progression dans les donjons. Toutefois, il souffre de petits faiblesses, dont un scénario peu exploité, une redondance qui ne plaira pas à tous et peut être un léger manque d’ambition sur les mécaniques de jeux. Pourtant, il n’est clairement pas à délaisser. Sa proposition pourra, je le pense, combler les joueurs curieux de trouver un poil d’atypisme.

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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