[JEU DE PLATEAU] Kanagawa – Peindre l’Estampe de toute une vie !

[JEU DE PLATEAU] Kanagawa – Peindre l’Estampe de toute une vie !

Parfois, il est bon de poser ses armes, ses boucliers et ses « cartes pièges » pour prendre le temps d’humer le parfum de l’air. Troquer son épée contre un pinceau, c’est ce que souhaite nous proposer Kanagawa, qui vous place dans la peau d’un disciple, qui devra suivre les enseignements de son maître pour réaliser la plus belle des estampes. Parviendrez-vous à trouver l’inspiration ?


Cette critique a été réalisée à partir d’un exemplaire offert par IELLO Games !

Âge : 10 ans et + – Durée de jeu : ~45 min. – Joueurs : 2 à 4 joueurs


Montrez-vous digne du Maître Hokusai !

Kanagawa installe un lore, vous vous en doutez, très japonais en vous mettant dans la peau d’un des disciples du Grand Maître Hokusai. Ce « vieux fou de la peinture » est à la tête d’une école d’estampe, et c’est en suivant ses enseignements que vous devrez peindre la vôtre.

En terme de jeu de plateau, vous devrez « en gros » amasser des points de victoire afin de remporter la partie. Bien sûr, il faudra peindre une estampe avec des règles très précises si vous voulez maximiser ces points. En soi, vous pourrez prétendre à accumuler beaucoup de points, mais le jeu joue sur votre côté « gourmand » et peut se révéler très piégeux. Pour cela, il faudra parfois apprendre à prendre peu, mais de façon assuré, plutôt que de faire un « quitte ou double » et perdre.

Chaque joueur débute la partie avec une tuile de départ représentant d’un côté un début d’estampe, et de l’autre votre atelier de peintre. L’objectif est donc double : poursuivre ce début d’estampe avec de nouvelles cartes et renforcer votre atelier pour prétendre à de nouveaux effets. Chaque carte vous propose plusieurs informations à prendre en compte.

Il y a par exemple le sujet de l’estampe (qui peut être un animal, un humain, un arbre…), la saison représentée (printemps, été, automne, hiver) ainsi qu’un paysage (forêt, montagne, océan…). Petit hors-sujet : j’aime beaucoup la façon dont ces informations sont représentées sur les cartes, car elles sont vraiment partie de l’estampe et se fonde bien dans l’esprit des cartes. Hors-sujet refermé.

Idéalement, il faudra poursuivre votre travail en essayant de faire correspondre un maximum d’éléments en commun. Ceci afin de renforcer vos bonus de fin de partie lorsque vous compterez les points.

À plusieurs moments du jeu, vous pourrez prétendre à obtenir un diplôme, selon l’état d’avancement de votre estampe. Ceux-ci vous octroient des points de victoire (au fait, je dis « victoire » mais le jeu les nomment « harmonie ») ainsi que, parfois, un effet.

Donc, avoir des diplômes, c’est bien, mais gardez en tête, comme je le disais un peu plus haut, que vous ne devez pas avoir les yeux plus gros que le ventre. En effet, vous pouvez « accepter » une diplôme d’une couleur en particulier. Vous gagnez sont effet, mais alors, vous devez renoncer à tous les autres diplômes de la même couleur. Sinon, vous pouvez renoncer de base au premier diplôme pour en viser un plus élevé, mais ce faisant, vous renoncer définitivement au « petit » diplôme et devez absolument décrocher le plus élevé.

Ce qui signifie que si un autre joueur vous coupe l’herbe sous le pied en le revendiquant avant vous, c’est plié. D’où l’importance de savoir s’arrêter quand il le faut et de ne pas toujours tenter le diable.

Mécaniquement, le jeu alterne entre le présent et le futur. C’est-à-dire que soit vous effectuez une action avec un effet immédiat, soit vous ne faites rien, mais avec une conséquence sur les prochains tours de jeu. En cela, c’est assez plaisant (pour ma part), de ne rien faire pour voir son atelier s’améliorer tout en sachant que mon estampe gagnera en ampleur le tour suivant.

Le titre joue donc énormément sur son esthétisme plus que sur ses mécaniques de jeu, mais cela n’empêche que les bases d’un aspect stratégique mature sont belles et bien là.

Conclusion

Kanagawa est un peu un Ovni dans ma collection. Sa direction artistique est vraiment de toute beauté et le concept de nous mettre dans la peau d’un peintre est fort séduisant et, en pratique, très réussi. Je ne suis pas convaincu qu’il fasse l’unanimité auprès des joueurs habitués à d’autres types de jeu plus « rentre-dedans », mais je dois avouer qu’il m’a fait l’effet d’une bouffée d’air bienvenue. C’est calme, posé, et les mécaniques sont assez élaborées pour poser un aspect stratégique efficace. D’autant que l’on se voit progresser par l’évolution de notre estampe, qui plonge un peu plus dans l’immersion. Bref, un jeu qui est un peu « hors cadre » mais qui se laisse quand même jouer avec plaisir.

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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