Dans la droite lignée de leur dernière série « Pixels Remaster », Square Enix continue le lissage des anciens Final Fantasy, et c’est sur Final Fantasy V que nos yeux se posent aujourd’hui. Qu’apporte donc cette nouvelle version, et est-ce que cela vaut le coup de se ruer sur cette nouvelle mouture ? On repart tout droit dans les années 90, on se met en chasse et on fait main basse (c’est nous les pirates, les forbans, yo-oh) !
Cette critique a été réalisée à partir d’une version PC offerte par l’éditeur !
Le Vent… Il s’est arrêté !
Final Fantasy V nous plonge dans la peau d’un vagabond, Bartz, accompagné de son fidèle Chocobo Boko. Errant dans divers lieux en quête d’aventures et d’une vie simple, nos deux amis vont voir leurs vies chamboulées lorsque, en plein repos autour d’un feu de camp, ils assistent au crash d’un météore sur terre. Ni une, ni deux, ils se dirigent à la hâte sur le site du crash, afin de se rendre compte de l’ampleur des dégâts.
Là, il découvrent une jeune fille (Lenna) attaquée par des monstres, ainsi qu’un vieillard amnésique (Galuf). Le constat est là : le Vent s’est arrêté de souffler ! Sans doute car le Cristal qui lui est assigné a dû se briser. Il faut donc en avoir le cœur net et se rendre au temple concerné. C’est de cette façon que se créer ce groupe de fortune, qui va (on s’en doute bien) cheminer ensemble et s’accompagner (!) durant tout le jeu.
L’objectif sera donc celui-ci : partir en chasse des cristaux élémentaires et trouver pourquoi ces derniers sont en danger. Pour cela, l’aventure vous guidera à travers des donjons, des châteaux, des villes, des cavernes… Bref, il faut se dire que lorsqu’on parle de « clichés du RPG », eh bien on parle de l’époque Final Fantasy V, justement. Vous y trouverez donc tout ce qui faisait le sel de ce genre lors de cet âge d’or vidéoludique.
Dans les faits, cette nouvelle version ne touche rien au scénario d’origine. Les améliorations sont notamment visuelles et sonores, comme je le détaille plus bas dans la partie direction artistique. En résumé, le scénario reste dans ce qui se fait de classique en matière de J-RPG et surtout de Square Enix : des guerriers de la lumière qui partent sauver le monde. Simple, mais efficace !
Un système de job aguicheur !
L’une des force centrale de Final Fantasy V est sans conteste son système de job. J’explique pour celles et ceux qui découvriraient le jeu avec cette version. Au départ, tous nos héros sont des « Freelance », c’est à dire qu’il appartient à une classe qui se veut assez polyvalente tout en restant généraliste. Par la suite, vous débloquerez de nouveaux « jobs » (comme le moine, le voleur, le mage blanc, noir, rouge, etc.).
Chaque job possède des attaques, techniques et sortilèges propres. Et lorsque vous maîtrisez un de ces aspects, vous le maîtrisez pour toujours. Ce qui fait qu’il est possible d’enchaîner les jobs pour créer une équipe de héros la plus polyvalente et puissante possible. Avec une telle liberté, on peut par exemple créer un mage noir qui lance de la magie blanche ou des attaques de guerrier. C’est vous qui décidez !
Pour d’autres qui souhaiteraient un exemple plus moderne, il faut imaginer un peu le même système que le récent Bravely Default II (du même éditeur). Ces jobs évoluent avec des points de compétences que l’on gagne en combattant. Cela rend donc chaque combat (même le plus ridicule) utile à sa façon et permet d’évoluer en permanence.
Mine de rien, le jeu a beau dater de 1992, on comprend vite la profondeur et la richesse de ces mécaniques. Pour l’époque, nul doute que cela devait représenter une évolution assez folle. Presque 30 ans plus tard, c’est toujours aussi efficace et plaisant de voir son équipe progresser et devenir de plus en plus puissante et diversifiée.
Pour le reste, on se cantonne à ce que SquareSoft proposait à l’époque, notamment en matière de progression narrative. Ainsi, le découpage se fait de la façon suivante. On arrive dans une nouvelle ville, on se met à niveau en terme de sorts et d’équipement, on se renseigne sur le tourment qui préoccupe les villageois (et/ou le roi du bled), et on part régler le problème. Cela permettra de débloquer un nouveau sortilège ou capacité ou moyen de locomotion, qui nous autorisera à rejoindre une nouvelle ville. Et on recommence.
Attention, en soi, je n’ai aucune pierre à jeter sur cet édifice là ! En effet, c’est compliquer de porter grief à un scénario qui va fêter ses 30 ans. Mais soyez prévenu si vous vous lancez dans l’aventure : vous venez pour faire du teambuilding, et une petite routine peut vite s’installer. En soi, je vous rassure, ce n’est rien de bien méchant, et l’effet nostalgie fait assez bien son office pour nous embarquer dans l’univers du jeu.
Final Fantasy V Pixels Remaster joue en tout premier lieu la carte de la direction artistique revisitée. Basée initialement sur la version Super NES de l’époque, on ne peut que féliciter Square pour son travail de lissage et de revisite de cette oeuvre. Le pixel y est précis, fin et coloré. La partie exploration se voit dotée d’une mini-map, absente à l’époque qui facilite les déplacements. C’est propre, c’est beau, et cela permet de dépoussiérer efficacement les différents modèles du jeu, que cela soit les personnages ou les monstres. Se battre devient alors un régal pour les yeux et les oreilles.
Car oui, la musique a également été retravaillée pour coller aux standards actuels. Réenregistrement et réorchestration, voilà les deux piliers de ce titre Pixels Remaster. Cela apporte un vrai nouveau cachet qui fait plaisir et qui donne vraiment cette sensation de « Final Fantasy poli ». Pour couronner le tout, le jeu embarque avec lui toute une section bestiaire et artworks (admirables) qui fait office de véritable bonbon à déguster. Cela permet d’admirer le talentueux travail des équipes du jeu et de Yoshitaka Amano. Pas question de bouder cet aspect-là!
En revanche, un détail, très simple donc très énervant, vient ternir un chouia le tableau : il s’agit de la police d’écriture.
En effet, et les fans l’avaient souligné à l’annonce des jeux, Square a fait le choix d’une police de caractères assez… Inadaptée, dirons-nous. Celle-ci est assez petite et pas forcément très lisible. En tout cas, jouer avec peut parfois être une gêne. Je sais que certains malins ont réussis à trouver une solution à travers les fichiers de langues japonais, mais j’avoue ne pas avoir essayé la chose.
En définitive, Final fantasy V version Pixels Remaster reprend exactement les améliorations promises par Square Enix. Le lissage visuel est très bien effectué, les pistes audio sont très bien retravaillées et le système de jobs, toujours aussi prenant et riche, permet de bien s’amuser à construire son équipe de rêves. On regrettera un choix de police de caractère étrange et parfois gênant ainsi qu’une petite routine de progression qui s’installe vite, élément récurrent des jeux de l’époque. Hormis cela, je n’avais pas relancé Final Fantasy V depuis des années et des années, et je dois bien admettre que c’était un vrai plaisir de le relancer avec ce confort-là ! C’est d’ailleurs bien cet épisode-ci qui pourrait me faire craquer et me faire l’entièreté des Final Fantasy en version Pixels Remaster… Wait and see !