Après un Persona 5 absolument incroyable… Après une mouture « Royale » réhaussant encore plus ce que nous pensions être déjà de très haute volée… Après un jeu de danse « Dancing in Starlight » atypique et plutôt plaisant… Le cinquième opus tant acclamé nous revient, encore une fois, s’essayant encore à un type de jeu différent. Suite directe de la première édition de 2017, Persona 5 : Strikers emprunte une voie hybride entre le Musô et le jeu d’action. Est-ce que nous avons là une recette gagnante ? Verdict !


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 4 offerte par Koch Media !


Scénario

L’amie de l’humanité !

Persona 5 Strikers se déroule environ six mois après les événements qui se déroulés dans le jeu de base, ce qui emmène notre petit groupe des voleurs fantômes aux vacances d’été. Tous heureux de se retrouver, la joyeuse bande s’organise des vacances aux petits oignons un peu partout dans le pays. Toutefois, et vous le voyez venir gros comme une maison, tout ne va pas se passer comme prévu.

En effet, depuis peu, il semblerait que quelqu’un, depuis le monde psychique, s’évertue à provoquer des métanoïas. Comme on peut le deviner, la plupart des regards se tournent vers les voleurs fantômes, alors qu’eux-mêmes savent qu’il n’y sont pour rien. Tout va basculer lorsque Ren, Ryuji et Morgana, au détour d’une balade dans le métavers, vont faire la rencontre d’Alice, qui est une nouvelle idole montante de la mode dans le monde réel. Celle-ci semble effectivement posséder son propre Palais et il semblerait qu’elle soit à l’origine des métanoïas qui se déroulent un peu partout à Tokyo.

Fidèles à eux-mêmes, les voleurs fantômes vont alors reprendre du service pour mettre ce nouvel ennemi hors d’état de nuire et ainsi pouvoir passer les vacances qu’ils méritent. Ce voyage les conduira un peu partout au Japon, dans plusieurs villes et à la rencontre de plusieurs ennemis. Pour les aider, le groupe accueillera une nouvelle membre en la personne de Sophia, qui est une intelligence artificielle se réclamant « Amie de l’humanité ». Une alliée très précieuse.

Ma plus grande peur reposait sur le scénario. Car si j’aime beaucoup les Persona, c’est notamment pour la profondeur symbolique et philosophique qu’apporte, justement, leurs scénarii. J’ai pu souffler. En effet, Strikers n’est pas simplement un spin-off qui tente de surfer sur le succès de l’épisode original. Il prend le choix assumé d’apporter une suite convaincante et travaillée. Il est très plaisant de retrouver la petite clique et, je vous le dis tout de suite, on sent que le jeu a été pensé pour les fans de la première heure. L’écriture et la traduction ont bénéficiés d’un meilleur soin que la mouture « Royal » qui avait encore quelques travers (sans gravité cependant).

Pour autant, rassurez-vous, il n’est pas indispensable d’avoir joué à Persona 5 pour apprécier Strikers. Toutefois, vous perdrez le sel de certaines références et certaines ne vous toucheront probablement moins, mais qu’importe, le jeu se veut ouvert et accessible au plus grand nombre. On conserve en revanche les « codes » entrepris dans l’opus de 2017. Ainsi, le but sera toujours d’alterner entre les donjons du métavers et le monde réel au travers de phases de dialogues un peu longuette. En gros, comme Persona 5, il faut aimer lire, car le jeu est généreux en dialogues. Cela donne toutefois de la vie et du corps aux développements des différents protagonistes.

Mécaniques

Fuuuu-sion !

Si le scénario est une force du titre, c’est dans les mécaniques de jeu que l’opus peut diviser. Exit les combats au tour par tour dynamiques, et bonjour à une forme hybride entre l’action, le Musô et le tour par tour. Atlus s’est livré ici à une fusion un brin particulière qui ne ravira pas tout le monde, mais n’est pas sans proposer certaines choses intéressantes.

Commençons par les combats, puisque c’est un des gros morceaux du jeu. Comprenez tout d’abord que nous ne sommes pas ici dans un Hyrule Warriors ou les ennemis sont tous présents à l’écran, et qu’il suffit de foncer dans le tas. Les ennemis sont seuls à l’écran et patrouillent. Vous devez alors éviter leurs regards et, si possible, les surprendre par derrière. Lorsque vous les provoquez, le combat s’enclenche et une multitude d’adversaires apparaissent soudainement. Une fois le combat terminé, vous reprenez le calme de l’infiltration.

Les phases de déplacements sont donc reprises de Persona 5, mais les joutes s’inspirent plus du genre Musô. Durant ces rixes, vous pouvez déclencher des attaques faibles ou fortes, et les combos que vous réaliserez en mélangeants ces deux types d’attaques auront des effets différents. Il est également possible de mettre le jeu en « pause » lorsque vous choisissez une magie issue d’une Persona. En effet, il faudra prendre en compte les faiblesses de vos ennemis pour, comme dans le jeu de base, les mettre à terre et bénéficier de plusieurs effets bonus (les « 1-more », les coups techniques, etc.).

Vous pouvez donc alterner les attaques de bases, les magies et les coups bonus. De plus, votre groupe se compose de quatre combattants, et vous pouvez d’une touche passer de l’un à l’autre et ainsi profiter de ses armes et magies propres. La clé du succès lors des combats, et notamment contre les boss, repose donc sur le fait de savoir jongler correctement entre tous ces paramètres. C’est un peu délicat au début, car le jeu vous lâche comme ça, sans crier gare, et les tutoriels sont assez austères, mais une fois le coup de main pris, ça passe tout seul.

Le système de combat est donc agréable et la fusion des genres est plutôt bien réussies, mis à part un défaut assez agaçant que j’ai pu observer. Le voici. Généralement, dans les musôs, les « petits » ennemis insignifiants sont accompagnés d’un capitaine ou d’un général. En fait, cet ennemi représente souvent le chef d’escadron, il est « lockable » (comprenez qu’on peut le cibler pour bloquer la caméra dessus) et cela permet d’avoir une fluidité dans les jouets que j’aime beaucoup. Dans Strikers, TOUS les ennemis sont « lockables ». Cela n’a l’air de rien, dit comme ça, mais en jeu, c’est assez agaçant d’avoir une caméra qui ne sait pas si elle doit se concentrer sur le gros ennemi( le Boss) ou sur la petite merdouillette qui se trouve à côté. Résultat, on abandonne très vite l’idée de cibler un adversaire et on se retrouver à taper dans le tas, comme un bœuf. C’est dommage, car comme l’écran est, en plus, surchargé d’informations, on perd très vite le fil de l’action.

L’autre pan d’un Persona est sans nul doute son aspect social. Comme interagisse les personnages entre eux, les effets que cela peut débloquer, les amitiés qui se poursuivent, etc. Cette mécanique est également retranscrite dans Strikers, mais d’une manière moindre. Cela prend la forme d’un arbre de compétence, baptisé sobrement « Liens » et qui vous permet de débloquer des capacités (individuelles ou de groupe) en fonction des points que vous dépensez à l’intérieur. Il est possible d’en accumuler au fil des combats ou en renforçant vos liens avec les membres de votre groupe. On sent que cela fait assez gadget, mais bon, cela a eu moins le mérite d’apporter cette touche de progression annexe au jeu.

Direction Artistique

La direction artistique est typiquement la même que celle engagée dans Persona 5. Ainsi, le code couleur dominant sera le rouge et le noir (de Stendhal, merci Elie Kakou), avec toutefois de légères notes colorées sur de petits aspects. Les menus reprennent l’efficacité du game-design du premier titre, et on ne s’en plains pas : c’est toujours agréable de naviguer dans ces menus de manière aussi esthétique et pratique.

La bande-son reste également dans la même dynamique. On retrouve toujours avec plaisir Lyn Inaizumi et sa voix de velours sur les thèmes chantés du jeu. Pour le reste, on oscille entre des reprises envoûtantes et des morceaux innovants dans l’esprit Persona. C’est rock, c’est jazzy, c’est frais, c’est un rappel de Persona 5 : c’est génial, tout simplement !

Conclusion

Persona 5 Strikers est une véritable lettre d’amour aux fans de l’opus original. On s’y sent vraiment « comme à la maison » et c’est un réel plaisir de retrouver les voleurs fantômes dans une aventure inédite. Inédite, certes, mais qui ne se contente pas de surfer sur la vague de succès de 2017, puisque le studio signe ici une aventure soignée, travaillée et en adéquation avec tout ce qui a été engagé jusque là dans le lore du jeu. Son système de combat dépaysera les fans hardcore de J-RPG, mais pour celles te ceux qui accepteront de s’ouvrir un peu de goûter d’autres saveurs, il saura ravir les papilles et proposer un goût plus qu’appréciable. Il n’est pourtant pas exempt de défauts. Je garde en mémoire le système de ciblage inutile et un aspect social un poil moins séduisant que le jeu de base, mais cela reste anecdotique au vu de ce nous offre ce nouvel épisode. Si vous désirez reprendre une tranche, c’est le jeu qu’il vous faut. En revanche, si les expériences « fusions » vous refroidissent, je ne saurai que trop vous conseiller de rester sur une bonne image et de passer votre chemin.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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