La licence des Star Ocean, si elle se dote d’une solide expérience acquise au fil des années, met rarement d’accord l’ensemble des joueurs. Après un 5ème épisode véritablement conspué et considéré comme le plus mauvais de toute la saga, ce sixième opus est censé réconcilier les fans de la première heure tout en essayant de séduire les nouveaux venus. Alors, que vaut ce Star Ocean : The Divine Force ?


Cette critique a été réalisée à partir d’une version Playstation 5 offerte par l’éditeur !


Scénario

Deux héros, deux visions !

Le jeu vous propose de choisir entre deux personnages, dès le début du jeu. Vous avez le choix entre la princesse Laeticia, ou le capitaine Raymond (pour ma part, j’ai décidé d’attaquer le jeu avec Raymond).

Si Raymond est habitué aux équipements technologiques et des vaisseaux type science-fiction qui nourrissent notre imaginaire à tous, c’est loin d’être le cas de la planète de Laeticia, qui présentent des terres bien moins évoluées. Lorsque notre héros s’écrase alors sur cette planète, c’est un peu le choc des deux mondes.

Petit à petit, les deux personnages vont se rencontrer, apprendre à se connaître et s’apprivoiser. Surtout, les deux enjeux de leurs deux mondes vont venir s’entrechoquer dans des guerres et d’autres situations étriquées.

Ce choix de voir le scénario au travers de deux héros différents pourrait être salué, s’il n’était pas amené de façon si « trouée ». En effet, deux personnages signifie deux visions, et il arrivera plusieurs fois durant l’aventure que le groupe doive se séparer pour continuer son épopée dans son coin. Ce qui implique que vous ne saurez jamais vraiment ce qu’il se passe dans ses temps-là sans devoir reprendre le jeu avec l’autre personnage.

C’est dommageable, car le scénario n’est pas vraiment très plaisant à suivre. Le jeu vous embarque souvent dans des tripotés de dialogues qui traînent souvent en longueur et qui peuvent endormir parfois. On se voit alors mal se ré-infliger certaines de ces situations juste pour avoir un autre point de vue. Ce qui donne à l’histoire en général une sensation de « trouée ».

L’impression que cela m’a donné est que le jeu tente d’installer un lore et un univers riche et profond, sans toutefois s’être donné la peine de le faire correctement. En découle des dialogues à rallonge, des plans assez particuliers, presque « cheap », ainsi que des personnages assez lisses, qui ne parviennent à eux seuls à porter le scénario sur leurs épaules.

Toutefois, il est à noter que si la partie histoire est quelque peu maladroite et manque de consistance, elle n’est pas non plus à jeter à la poubelle. Disons simplement que vous profiterez sûrement plus de Star Ocean : The Divine Force, sur ses mécaniques de combat plutôt que sur son intention dramatique.

Mécaniques

En demi-teinte…

Les mécaniques de jeu de Star Ocean : The Divine Force, rattrapent un peu mieux les erreurs de son scénario en offrant un système plutôt riche et nerveux. Mettons quand même des pincettes, ce n’est pas non plus la panacée, mais enfin, il y a quelque chose qui se tient comparé au cinquième épisode.

Plus tourné action que son prédécesseur, The Divine Force tente de vous offrir une liberté bienvenue dans le placement des combos et des différentes attaques que vos personnages (tous jouables, mis à part quelques exceptions).

Ainsi, vous avez une limite définie de PA (point d’action), qui vous autorisent le lancement d’une ou plusieurs attaques. Vous l’avez compris, un de vos objectifs de base sera de faire évoluer cette limite pour lancer toujours plus d’attaques et ainsi placer des combos dévastateurs sur vos ennemis.

Globalement, tout est là, vous pouvez frapper, esquiver, enchaîner, changer de personnages… Sur le papier, cela le fait, même si le ressenti n’est pas forcément toujours à la hauteur manette en main. Dans certains endroits étriqués, la caméra deviendra votre pire ennemie, par exemple.

Et au-delà de ça, il faudra veiller à l’optimisation et à la progression de vos personnages. Là, comme dans le reste, le jeu tente de proposer du contenu et des menus vastes, mais le fait plutôt mal. La petite police d’écriture mêlée à des sous-couches de menus à n’en plus finir vous sortira vite par les yeux au bout de plusieurs heures. Clairement, l’ergonomie des menus, dans lesquels on passe pourtant énormément de temps, aurait bien bénéficié d’un polissage plus complet, car en l’état, c’est assez sommaire.

Pour le reste, le titre vous proposer une alternance plutôt classique entre l’exploration de donjons, de villes et de grandes zones plus ou moins ouvertes. Disons-le tout de suite, ces zones sont certes grandes, mais vides. Elles sont surtout le prétexte pour y revenir réaliser certaines quêtes annexes, récupérer du butin ou se battre avec des ennemis.

On se retrouve donc avec un jeu en demi-teinte (d’où mon titre de paragraphe). D’un côté, nous avons un jeu qui propose quelque chose qui est quand même solide, avec un système de combat convaincant et plaisant, mais d’un autre côté, il s’empêtre dans tout le reste des ses propositions. Difficile de statuer correctement dans ces cas-là.

Direction Artistique

Là encore, je vais être mitigé. Certes, dans l’aspect « direction artistique », l’univers proposé par tri-Ace est convaincant. On a envie d’en savoir plus sur cette planète et d’approfondir l’univers de ce Star Ocean. Mais en ce qui concerne le côté « technique », il y a quand même un décalage assez troublant.

Sur certains moments, le jeu inexpressif des personnages saute clairement aux yeux, et le lisse de leurs caractères se reflète dans le lisse de leurs textures. D’autres, certains panoramas, lieux et situations précises sont sublimes et parviennent à nous embarquer sans problèmes. Le souci est que ces moments sont bien trop peu pour relever l’entièreté du jeu.

Conclusion

Star Ocean : The Divine Force est, c’est une certitude, au dessus de son prédécesseur qui avait fortement déçu. Pour autant, il reste en deçà de la plupart des productions actuelles, tant sur le plan technique, que scénaristique. Pas tant que cela soit la faute du studio, mais il est clairement visible que ce dernier n’a pas eu les moyens de ses ambitions. Loin non plus d’être une totale déception, il m’a coincé le popotin entre deux chaises, ne sachant pas vraiment que ressentir face à ses bonnes mécaniques de combat, mais des faiblesses sur beaucoup d’autres aspects. La licence a toujours un potentiel monstrueux, mais doit se mieux se faire accompagner durant le développement pour laisser le temps aux studio de réaliser ses fantasmes.

Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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