Ah… Final Fantasy VII… Sous ce nom se cache bien plus qu’un simple J-RPG qui aura permit de populariser le genre en occident. En effet, Final Fantasy VII, c’est un amour de jeunesse, une passion pour nombres de joueuses et joueurs qui auront connus grâce à ce titre leurs premiers émois. De l’amour, de la tragédie, de l’écologie et de la critique sociétale… Ces thématiques qui semblent « banales » aujourd’hui dans le jeu vidéo l’étaient beaucoup moins en 1997, époque où le médium était plus décrié qu’acclamé. Aujourd’hui, c’est un remake qui nous est livré et qui a la lourde tâche de redonner à cet opus un nouvel éclat. Il me faut vous donner mon avis avant d’aller plus loin : pour moi, cela n’a pas marché et les futures parties m’inquiètent au plus haut point. Voici ma critique.

Un Remake découpé. Pourquoi pas ?

Lorsque Square Enix a annoncé un Remake pour un de ces titre phare, les fans étaient en liesse. Lorsqu’il a annoncé que le jeu serait découpé en plusieurs parties : ils l’étaient moins. Pourtant, les informations, aussi minces soient-elles, laissaient à rêver. Un tout nouveau point de vue, des lignes de dialogues peaufinées, ajoutées ainsi que des trames inédites : que demander de plus ? Un gameplay typé action ? Vous l’avez ! Vous avez regretté de ne pas pouvoir diriger Tifa ou Barret dans le jeu d’origine ? Vous pourrez ! Les puristes préféreront une alternative plus axée « tour par tour » comme à l’époque ? Vous l’aurez aussi !

Mais alors, tout va bien dans le meilleur des mondes ? Cela aurait pu être le cas, effectivement. Pourtant, il en va tout autrement (toujours pour ma part). Le jeu se pare de très belles qualités. La direction artistique en est une. Les ajouts scénaristiques sont plaisants et les personnages attachants malgré le fait que les animer « à la façon anime » (avec des expressions exagérées) ne collent pas avec leurs aspects réalistes.

Cela passait en 1997 quand les animations faciales n’existaient pas et qu’il fallait décrire au mieux les émotions (donc on privilégiait une gestuelle plus marquée), mais aujourd’hui, c’est too much. Heureusement, ce n’est pas ce qui descend le titre. En effet, c’est contre son dirigisme absolument effarant que j’ai dû lutter tout au long des dizaines d’heures que dure cet opus.

Entendons-nous bien. Ce que l’on nomme traditionnellement les « jeux couloirs » ne me posent absolument aucun problème en temps normal. Dark Souls le fait très bien. The Last of Us (I & II) le fait très bien. Persona 5 le fait admirablement bien.

Bref. Les jeux couloirs, c’est acquis en 2020 : on sait les faire, et les faire bien. Pourtant, Final Fantasy VII Remake donne la très désagréable impression de nous faire repartir 10 ans en arrière en proposant une progression à la limite du film interactif. J’ai eu l’impression de me retrouver à nouveau devant Final Fantasy XIII, alors que lui-même avait au moins eu la bonne idée d’intégrer le dirigisme à son scénario (d’où l’impact lors de l’arrivée sur Gran Pulse, plus libre). Ici, quelque chose a été loupé de ce côté-là.

Le chemin nous est littéralement indiqué sur le sol par des flèches qui prennent bien soin de nous guider, tout en nous fermant purement et simplement l’accès à d’autres zones par un joli message qui nous explique gentiment que s’égarer n’est pas permis.

Entre deux, mon cœur balance !

La vérité est ainsi : l’exploration est interdite. Et les quelques chemins annexes qui se présenteront à vous n’auront même pas la courtoise élémentaire de récompenser votre curiosité. Hormis une ou deux matérias intéressante, les divers coffres contiendront des items achetables en magasins.

Le jeu se déconstruit donc entre grandes zones reliées par des couloirs. Selon les zones, des quêtes pourront être effectuées pour aider les habitants des bas-quartiers de Midgar, et c’est assez plaisant de les aider. Ce sont d’ailleurs pour moi les rares moments où j’ai retrouvé l’âme Final Fantasy malgré une certaine redondance.

La plupart des missions annexes vous demandent d’aller occire du monstre. Prétexte tout trouvé, d’ailleurs, pour mettre en avant le système de combat du jeu qui se veut particulièrement efficace et jouissif. Un aboutissement du système « Action Temp Réel » initié dans Final Fantasy XV qui ici fonctionne très bien. Les différents Boss, bien qu’inégaux, sont des phases très jouissives à jouer. L’ambiance, les invocations, les patterns à étudier… Vraiment, le système de combat est solide. Il porte d’ailleurs le titre à lui seul, et c’est un des plus grand défaut du jeu.

La recherche des différentes armes est prenante, l’utilisation des matérias toujours aussi efficace et les divers styles de gameplay jonglant entre Cloud, Aerith, Tifa et Barret est tout bonnement génial. Dans le feu de l’action, notamment grâce à l’OST divine, c’est un vrai plaisir de dézinguer des ennemis à foison et de tenter de chorégraphier son jeu.

Final Fantasy VII Remake, avec de tels choix, prend un chemin qui ne me rassure vraiment pas pour l’avenir. En revanche, il est à noter que le scénario, toujours aussi brillant, propose une fin qui, pour le coup, est quasi-parfaite pour ma part. Ils ont su se dégager de « l’emprise » des fans qui attendaient le titre au tournant tout en proposant du sang-frais. C’est osé, risqué, mais pari gagné. Et c’est cela qui est réellement frustrant pour moi. Comment peut-on implémenter des mécaniques aussi réussies, bonnes et intelligentes dans un titre qui nous coupe les ailes ? Midgar (à mon humble avis) aurait dû subir un autre type de découpage pour se rendre plus agréable à parcourir et proposer une vraie exploration. En l’état, Final Fantasy VII Remake aura donc été une purge pour moi, qui m’a été très dur de terminer tant je n’y ai pris aucun plaisir. Espérons donc que les futurs épisodes ne s’axent pas sur le même modèle car malgré d’excellentes idées, le cœur même de ce premier opus ne dégage rien de très convaincant.


Fiche Technique

Titre : Final Fantasy VII Remake
Genre : Action / RPG
Date de sortie : 10/04/2020
Plateforme : PS4

Editeur : Square Enix
Développeur : Square Enix
PEGI : 16 ans
Prix : 69,99€ en moyenne


Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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