Après un Arkham Origins certes sympathique, mais assez décevant sur le fond, les papas du game de chez Rocksteady reprennent les commandes pour nous pondre un Arkham Knight effectivement très « blockbusterisé », mais néanmoins l’épisode le plus ambitieux de la série !

Tu croyais m’avoir tué, Batou ?

L’intrigue de Batman : Arkham Knight se déroule peu de temps après la mort du Joker. D’ailleurs, la première séquence vous fait assister à la crémation de celui-ci suivi d’une réplique pour le moins énigmatique de Gordon : « Et voici comment Batman est mort ! ».

Autant le dire tout de suite, Arkham Knight transpire le blockbuster à plein nez, en reprenant énormément de codes des films de Nolan (en tout cas, plus qu’avant). Nous contrôlons donc un Batman qui ce coup-ci se tire la bourre avec l’Épouvantail. Ce dernier commence à mettre le boxon çà et là avec une toxine de terreur afin de forcer les gens à s’entre-tuer. Après un premier attentat, et l’annonce d’un autre plus violent, la décision est prise : il faut faire évacuer Gotham City ! Tout du moins le côté « Arkham » de la ville.

Très vite, les braves citoyens prennent donc congés, et c’est dans une ville dévastée et surtout fantôme que nous allons évoluer durant les 25 heures de jeu à venir (un peu moins si vous êtes rapide). Pourtant, si l’accent est énormément mis sur l’Epouvantail, c’est surtout le Chevalier d’Arkham la deuxième et plus importante vedette de cet opus. Personnage inédit créé spécialement pour le titre, il a l’avantage de surprendre les connaisseurs de la mythologie Batman, surtout avec son background, très bien travaillé et cohérent avec l’univers du chevalier noir.

Le terrain de jeu, gigantesque, offre de splendides panoramas.

En soi, le scénario principal est similaire aux anciens épisodes. Un léchant fait des ravages, vous vous rendez sur place, vous bottez des fesses et vous passez à la suite. Certes, les cinématiques se veulent plus immersives et plus hollywoodiennes, mais cela n’empêche pas de sentir une certaine « redite » qui démontre que la série des Arkham commence à tourner un peu en rond. En revanche, au niveau des relations entre les personnages, j’ai trouvé admirable l’utilisation du Joker (oui, il est de retour, mais pas forcément de la manière dont vous pensez). Semant le doute chez notre héros, je trouve que cet opus retranscrit le mieux la relation ambiguë Batman/Joker, surtout lorsque le pitch du scénario est la toxine de « peur » de l’Épouvantail (vous voyez où le scénario veut en venir ?).

Pour le reste, nous pouvons retrouver une flopée de personnages secondaires, qui s’inscrivent dans la lignée du titre. Robin, Nightwing et Catwoman chez les gentils, et le retour de Firefly, le Pingouin ou encore Double Face chez les bad guys. Bref, vous aurez de quoi faire, car tous ces grands vilains font parties des quêtes annexes.

Petit mot sur le système de combat (je ne m’étendrai pas plus que cela sur la question) : il est quasiment identique aux précédents volets. Certes, plus aériens, plus fluides et mieux maîtrisés, mais identique.

Vroum, vroum, vroum…

Mais « THE » grosse nouveauté du titre, ce ne sont pas les mécaniques du jeu (qui en soi restent les mêmes) c’est bien entendu la Batmobile ! Ah, qu’est-ce qu’on l’attendait celle-là, hein ? Inspirée également des films de Nolan, celle-ci est un véritable tank sur roues, alliant la voiture de K-2000 à un char d’assaut non létal. Oui, parce que comme Batman ne tue pas, il fallait bien trouver une excuse pour les centaines de chars adverses que notre héros démolit : ceux-ci sont vides et contrôlés à distance (plus pratique) !

J’ai pu lire diverses choses concernant la Batmobile dans d’autres tests/critiques, certaines bonnes, d’autres mauvaises, surtout soulignant le côté « gadget » de l’engin. Mon ressenti sur ce point s’exprime en une phrase : « elle a assez d’utilité dans le jeu pour justifier son existence ! ».

La Batmobile, véritable « tank sur roues » dégage une aura très intimidante.

En effet, si les énigmes étaient bien maîtrisées dans les derniers opus, Batman était seul et devait souvent utiliser le bon gadget au bon moment. Ici, la Batmobile devient carrément un « compagnon » que nous pouvons piloter à distance, et donc amener à des endroits bien précis afin de faire diversion, tirer sur un mur ou encore alimenter en énergie un appareil déconnecté.

Pour le reste, elle servira dans les missions du Sphinx, dans des circuits aux allures de Mario Kart déjanté (façon Batman, quoi), et dans diverses quêtes annexes où son utilisation sera primordiale. Vous l’avez compris, la Batmobile est un personnage à elle toute seule, on peut la personnifier sans problèmes, tant sa présence est remarquablement bien exploitée. En plus, foncer à toutes allures dans les rues de la ville en dézinguant du tank est purement jouissif.

Pour le reste, je conçois que ce côté « testostéroné » et militaire ne colle peut-être pas tout à fait avec la vision de Batman de certains, mais soyons indulgents avec Rocksteady, qui pour moi est le seul studio actuellement ayant le mieux capté l’essence du Dark Knight !

Des hauts, des bas, des diagonales…

Il y a quelque chose de mystérieux à propos d’Arkham Knight (et j’aimerais votre avis). D’un côté, je lui en veux un peu de ne pas proposer plus de risques après la déception d’Arkham Origins… D’un autre côté, je n’ai jamais autant ressenti la sensation « d’être Batman » que dans cet opus… Paradoxal, n’est-ce pas ? Soyons clair, si j’écris des critiques, et non des tests, c’est car j’assume l’entièreté de ma subjectivité. Mais un gros problème quand on est subjectif, c’est quand on ne parvient pas à se positionner.

Les connaisseurs d’Arkham reconnaîtront des lieux bien connus de la série.

Globalement, le scénario m’a beaucoup plu, et même si les personnages restent intéressants, j’ai eu vite fait d’envoyer le Chevalier d’Arkham, l’Épouvantail et autre Poison Ivy à la poubelle, seule la relation Batman/Joker vaut le détour à mon sens. Les mécaniques de jeu, bien que fines et fluides, datent un peu. En revanche, je tire mon chapeau au studio qui utilise le système de Q.T.E. le plus discret au monde pour ses scènes de combat (eh oui, ce sont des Q.T.E.).

Par contre, je n’en peux plus des énigmes du Sphinx, qui refont leur come-back toujours sous la forme de trophées, et qui sont au nombre de… 243 ! Non mais sans rire : d’accord vous êtes fier d’avoir modélisé Gotham d’une main de maître, mais vous n’avez rien trouvé de mieux pour nous la faire visiter d’une autre manière ? Chercher ces trophées est une véritable purge, mais cela sera nécessaire si vous désirez voir la « vraie » fin du titre, à savoir le fameux protocole Knightfall !

Autant, capturer les autres bad guys est jouissif et prenant, car les mécaniques changent d’une mission à l’autre, autant pour le Sphinx, c’est juste du remplissage bête et méchant.

Cela-dit, et avec du recul, Batman : Arkham Knight reste un excellent titre, qui certes possèdent des défauts évidents, mais qui parvient à imposer une règle simple : Oui, on peut adapter un film/série/manga en jeu sans se planter ! Une durée de vie « correcte » (ils se sont pas trop foulés non plus), un scénario prenant et un gameplay un peu vieillot mais efficace : il gagne sa place dans la ludothèque sans problème !

Batman : Arkham Knight est un très bon titre. Il est passé près de l’excellence, mais au final… non, car la prise de risque n’est pas assez grande pour cela. En revanche, des gadgets à foison, un gameplay efficace, un scénario prenant et « l’essence » Batman au rendez-vous : il passe haut la main, et il clôture la saga avec brio. Rocksteady termine avec excellence et maîtrise. Il pourra cependant mitiger si le côté « militarisé » du chevalier noir ne vous branche pas trop, parce que le jeu est rempli d’explosions, de bastons et de « spectaculaires » !


Fiche Technique

Titre : Batman – Arkham Knight
Genre : Action
Date de sortie originale : 25/06/2015
Plateforme : XOne – PS4 – PC

Editeur : Warner Interactive
Développeur : Rocksteady
PEGI : 18 ans
Prix : ~ 19,99€ (selon support)


Auteur

Rédacteur lambda, simplement passionné par le jeu vidéo. J'avais déjà un pad dans le ventre de ma mère et je suis né en avance grâce à un cheat code.

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